LGV Sud-Ouest : « une aberration à 14,3 milliards d’euros, plutôt que rénover l’existant pour 5 milliards »

Depuis plusieurs semaines, le combat contre le projet GPSO, pour la Ligne Grande Vitesse du « Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest », a repris avec intensité. Alors que les collectivités sont appelées à le financer par les élus régionaux qui vantent le « caractère stratégique » de cette LGV, ses détracteurs lancent l’alerte sur les nombreux problèmes qu’elle va amener : un gain de temps dérisoire par rapport au coût exorbitant pour les citoyens, dont certains seront soumis à un impôt supplémentaire, la destruction de 5000 ha de zones agricoles et naturelles, un cadeau fait aux riches métropolitains au détriment des populations rurales. Surtout, ce vieux projet est entaché de mensonges politiques. Enquête.

En réponse aux sollicitations de Carole Delga, la présidente de Région Occitanie, et de Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, le Premier ministre Jean Castex a créé la surprise en relançant un vieux projet initialement débattu en 2005, ce 27 avril 2021 : le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest, dit GPSO, qui servirait les gares de Bordeaux-Toulouse-Bayonne-Bilbao.

Concrètement, le GPSO implique de créer 327 km de Lignes à Grande Vitesse, dont 222 km entre Bordeaux et Toulouse d’ici à 2030, puis une liaison de Bordeaux vers Dax dont la construction débuterait plus tard, en 2037.

Et ce projet ambitieux a un coût à la hauteur de sa démesure : 14 milliards 300 millions d’euros, soit environ 40 millions €/km, dont 10,3 milliards pour la LGV Bordeaux-Toulouse, et 4 milliards pour la branche ferroviaire vers Dax.

Pour construire le GPSO, le Premier Ministre a annoncé un apport financier de l’Etat de 4,1 milliards € (environ 40% du montant du projet). Revient ensuite aux collectivités régionales d’en financer aussi 40% tandis que l’UE devrait hypothétiquement compléter les 20% restants grâce au potentiel caractère transfrontalier du TGV par une une liaison Bayonne – Bilbao – Valladolid – Madrid.

Projet hautement polémique, le financement du GPSO a suscité une véritable levée de boucliers au sein des élus locaux, de nombreux citoyens et d’associations. Pour cause, tous ces financements sont issus d’impôts et taxes, parfois supplémentaires, donc de l’argent des contribuables.

Ainsi, si les 16 collectivités d’Occitanie concernées ont rapidement trouvé un accord pour réunir 2,2 milliards d’euros, cela n’est pas le cas au sein des onze collectivités de Nouvelle-Aquitaine, qui doivent rassembler en tout 1,7 milliard…

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Auteur: Laurie Debove