L'habitat léger, une manière de surmonter la galère de l'installation agricole

Onesse-Laharie, dans les Landes

« Je voulais montrer qu’avec très peu d’argent et en autoconstruisant, il est possible de créer une microferme fonctionnelle capable de générer un peu de revenus. » Ce n’est pas sans une once de fierté que Nicolas Marchionini regarde le travail accompli en trois ans sur son terrain autrefois vierge, à Onesse-Laharie, dans les Landes. Dans le courant de l’année 2015, à la naissance de son fils, cet ex-cuisiner a décidé sur un coup de tête de se reconvertir dans le maraîchage biologique en permaculture. À 43 ans, il fait partie de ces agriculteurs qui ont opté pour un choix de vie original : vivre en habitat léger directement sur les terres qu’il cultive.

Après avoir vécu deux ans en caravane, il s’est construit une « cabane bioclimatique sur pilotis ». « Je l’ai conçue pour être démontable, autonome en eau et à terme en électricité. À part les tôles, tout est fait en matériaux naturels et locaux », détaille-il. Pour cet autodidacte qui, dans une autre vie, a eu une expérience de chef de chantier, la sobriété énergétique et la non artificialisation des sols étaient des conditions sine qua non de son installation. Mais c’est avant tout l’argument économique qui l’a poussé à faire ce choix. « Je n’avais que 50 000 euros à investir. J’ai tout fait pour éviter un maximum de charges », résume-il. Un projet qui semble fonctionner puisque Nicolas, qui travaille en collaboration avec un autre maraîcher bio, anticipe pour l’année 2021 des revenus nets allant de 900 à 1 200 euros par mois.

La maison de Nicolas Marchionini.

Des initiatives comme celles de Nicolas semblent aujourd’hui éparses et marginales. Elles s’inscrivent pourtant dans un mouvement bien plus ancien. « La démarche d’aller vivre en habitat léger ou mobile s’inscrit dans un ensemble de luttes qui commencent dans les années 1970. Elles posent la question de l’accès au logement et à l’alimentation et défendent un droit des peuples à contrôler leurs ressources et à se maintenir en autonomie », explique Béatrice Mesini, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), autrice du livre Du local au mondial — Alternatives rurales et luttes paysannes (Université de Provence, 2008) et par ailleurs membre de l’association des Habitants de logements éphémères ou mobiles (Halem).

Parmi les syndicats agricoles, la Confédération paysanne, jointe par Reporterre, voit dans l’habitat léger « une opportunité parmi tant…

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Auteur: Reporterre