L'habitat « sauvage », un refuge prometteur

« Comment je fais avec l’électricité ? Je me suis branché sur mon voisin… Non, je déconne ! » Comme ils sont vivants, ces entretiens autour de l’habitat léger réalisés par l’artiste Léna Durr ! C’est la vie en caravane, yourte, cabane ou tiny house racontée par ceux-là mêmes qui l’éprouvent au quotidien : dix-sept Varois et Varoises (dont Léna Durr elle-même), avec leurs pépites de vécu, leurs blagues de terrain.

Ils sont au cœur de la dernière exposition de cette jeune plasticienne, « Habitats sauvages », présentée jusqu’au 27 novembre au Centre d’art contemporain de Châteauvert, dans le Var. Celles et ceux qui n’auraient pas la chance de pouvoir s’y rendre pourront les écouter sur le site de l’artiste. D’une durée comprise entre vingt et quarante minutes, ils font apparaître une contre-culture populaire, entre recherche d’autonomie et joie de vivre avec la nature.

Il y a Éric, un ex-informaticien qui a choisi de vivre en yourte et de se reconvertir en permaculture pour fuir sa « vie toxique ». Pierrot et Samantha, qui poursuivent une vie nomade en roulotte, par amour des équidés et pour « se détacher au maximum de la propriété ». Catherine, qui préférerait « une maison avec un grand terrain, comme tout le monde » à son mobile home réaménagé… La réalité de l’habitat léger est multiforme, et c’est un des atouts de cet éventail d’entretiens d’en rendre compte.

Une fierté à faire les choses par soi-même

Bien sûr, l’essor de cet habitat dit non conventionnel est parallèle à la hausse des prix du logement, de plus en plus oppressants pour les revenus médians, pour ne rien dire du Smic ni du précariat intermittent. Iliana l’a payé cher : étudiante, elle fut gravement brûlée dans l’incendie d’un logement vétuste, et le mobile home fut sa planche de salut. Pour autant, l’habitat léger n’est pas perçu comme un pis-aller : car en permettant la réduction des factures de loyer et de charges, il libère du temps pour vivre, respirer, s’accomplir dans des projets alternatifs, à l’écart du productivisme et de son « stress permanent ». Et puis ne vaut-il pas mieux vivre sans électricité, mais avec de l’espace et une baie vitrée, plutôt qu’à dix dans une pièce, demande Patricia.

Beaucoup se disent « heureux » de l’avoir choisi. Plus que dépit, l’habitat léger est défi. D’où le titre choisi par Léna Durr pour son exposition, « Habitats sauvages » : « Je préfère dire “sauvage” parce…

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Auteur: Catherine Marin Reporterre