L’héritière de BASF, multimillionnaire à 30 ans, milite pour qu’on taxe 90% de son héritage

A 30 ans, Marlene Engelhorn est l’arrière petite-fille de Friedrich Engelhorn, fondateur de la firme BASF il y a 150 ans, et aujourd’hui le plus grand groupe chimique au monde. Cette autrichienne vient d’hériter de plusieurs dizaines de millions d’euros du fait de son lignage familial, et souhaite distribuer de la façon la plus intelligente possible 90 % de son héritage.

En mai 2021, l’étudiante en littérature désormais multimillionnaire s’est entretenue avec le quotidien autrichien de centre gauche Der Standard. L’article, posté en ligne, porte le titre « Faites-moi donc payer des impôts ! ».

Marlene ne se reconnaît pas dans les différentes figures philanthropes qui l’ont précédée, elle est plus radicale : elle estime que ce n’est pas aux riches de choisir à qui distribuer leur fortune.

D’après Mediapart, Marlene Engelhorn place beaucoup d’importance dans le respect d’autrui, est motivée par un sens de la responsabilité collective et par : 

« même si c’est un terme un peu kitsch, l’amour de mon prochain : je veux que mon voisin aille bien, parce qu’il est un être humain »

Capture d’écran de la vidéo « Why millionaire Marlene Engelhorn supports a wealth tax »

Elle souhaite de ce fait se battre contre les injustices, qui ne font pour elle pas sens : 

« Comment est-il possible qu’une mère célibataire avec un travail à temps partiel paie 20 % d’impôt sur le revenu, alors que quelqu’un comme moi reçoit une petite fortune en cadeau ? Tout simplement. Avec 0 % d’impôt. »

Marlene Engelhorn veut en finir avec le mythe du « self-made man », qui laisse croire que les personnes richissimes le sont grâce à leur intelligence prétendument supérieure ou leurs talents.

« On oublie que le self-made man est une exception. Quand tu es très riche c’est parce que tu es né comme ça, et c’est généralement de l’argent sale, il n’y a pas une fortune qui soit propre. Mon ancêtre était un homme blanc, d’âge moyen, riche et européen : il avait tous les privilèges dont il avait besoin » dénonce-t-elle

Sa fortune familiale est elle aussi largement entachée du sang d’innocents. Alors que l’industrie chimique allemande perdait son quasi-monopole mondial dans le domaine des teintures suite à la défaite de 14-18, c’est la création du conglomérat IG Farben, dont faisait partie BASF, qui lui a permis de renflouer les caisses. IG Farben a fait fortune en produisant du gaz zyklon, utilisé pour massacrer des…

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Auteur: Maïté Debove