L'Hirondelle soigne les animaux sauvages malades de la dégradation du climat

Saint-Forgeux (Rhône), reportage

Docile entre les mains expertes, la chouette hulotte se tient prête pour sa séance de kiné. Délicatement, Clémence masse et déploie ses pattes. Un hématome sur la colonne du rapace l’empêche de se mouvoir. La jeune soignante y devine les séquelles d’un choc avec un véhicule. Elle ignore encore si l’animal retrouvera sa mobilité. Emmailloté dans une serviette, un pigeon mal en point fixe la scène et patiente pour son propre examen.

Deuxième plus grand centre de soins d’animaux sauvages de France, l’Hirondelle ouvre indifféremment ses cages et ses volières à tous les animaux sauvages éclopés d’Auvergne-Rhône-Alpes. Niché au creux des monts du Lyonnais, cet hôpital de la faune sauvage a installé ses quartiers dans un corps de ferme surplombé par des serres. Les bâches en plastique de ces dernières ont été remplacées par des filets, les tomates par des rapaces.

Maintenue au chaud dans une éleveuse, cette chouette hulotte attend d’être examinée. © Moran Kerinec / Reporterre

Deux d’entre elles s’étirent sur cent mètres, une exception en France. « C’est un outil génial, plus la volière est grande, plus vite les rapaces vont se rééduquer ! » décrit avec enthousiasme Anne Fourrier, chargée de développement de l’Hirondelle. À l’intérieur, deux vautours sautillent clopin-clopant dans l’herbe, sous le regard d’un corbeau et d’une buse variable. « C’est la crise du logement », plaisante Anne. Plus bravache que ses colocataires, la buse tente un envol, mais les derniers mètres sont douloureux et le rapace culbute dans les airs.

Ouvert sept jours sur sept, le standard téléphonique bat le tempo de l’Hirondelle. Casques sur les oreilles, trois jeunes femmes y réceptionnent appels, sollicitations et questions des particuliers confrontés à des animaux accidentés. « On reçoit en moyenne 70 appels par jour, jusqu’à 100 lors des pics, et 40 hors saison », décompte Éléonore, standardiste en service civique.

Cette buse variable termine sa rééducation dans une serre de cent mètres de long reconvertie en volière. © Moran Kerinec / Reporterre

En période estivale, une vingtaine de salariés en contrats saisonniers arpentent le centre. S’y ajoutent les services civiques, les stagiaires, et surtout les volontaires, qui constituent le gros des forces. Près d’une cinquantaine viennent régulièrement pratiquer des soins et des nourrissages, et 250 maillent le territoire pour rapatrier les futurs patients. « Nous avons des…

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Auteur: Reporterre