L’histoire de Cloé, 11 ans, atteinte d’une leucémie, qui aimerait tant que son voisin n’épande plus de pesticides

Ce matin, Cloé a enfilé une robe rouge à pois blancs. Puis elle a serré un foulard assorti sur sa tête sans cheveux. D’une voix claire et très assurée, l’enfant de 11 ans explique que les médicaments qu’elle prend sont parfois écœurants : « À boire, c’est pas bon, ça me fait vomir ». Certains lui donnent le cafard. Ces jours-là, elle ne veut, ni ne peut plus rien faire. Elle craque, et rêve de redevenir « comme avant ». Avant qu’on ne lui diagnostique un cancer, qui l’a tirée des bancs de l’école, privée de ses ami.es, et qui a bouleversé sa vie et celle de toute sa famille, dans la petite commune de 4000 habitants, Saint-Nolff, près de Vannes (Morbihan), où elle réside.

De longues semaines à l’hôpital

En octobre 2019, Cloé était fatiguée. Ses parents la pensaient anémiée. Elle avait en fait une leucémie. Ce cancer du sang, lié à un dysfonctionnement de certaines cellules de la moelle osseuse, est le cancer le plus répandu parmi les enfants, dont la plupart tombent malades entre deux et cinq ans. Le taux de guérison est d’environ 80 %. « Ils nous ont annoncé ça brutalement, un samedi matin, à l’hôpital de Vannes. Le lundi suivant, on était à Rennes et on est restés six semaines », retrace Isabelle, la mère de Cloé.

Il a d’abord fallu faire un prélèvement de moelle osseuse, pour affiner le diagnostic, puis Cloé est passée en salle d’opération, pour qu’on lui pose un cathéter. Planté à la base de son petit cou, côté droit, il sert pour les injections en intraveineuse de la chimiothérapie. Toutes les semaines, depuis presque un an, il faut aller changer le pansement qui maintient ce cathéter à l’abri. « Quand on détache le pansement, ça tire, précise Isabelle. La peau est si fine à cet endroit que le cathéter bouge. Ça fait très mal. On s’efforce de porter…

Auteur : Nolwenn Weiler
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