« L'humanité est devenue une arme d'extinction massive », selon le chef des Nations unies

« Avec notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, à l’ouverture de la COP15 pour la protection de la biodiversité.

À peine un mois après la COP consacrée au climat, au cours de laquelle il a enjoint le monde à choisir entre « la solidarité » ou « le suicide collectif », le chef de l’ONU a de nouveau sonné l’alerte rouge. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas en harmonie avec la nature. Nous jouons au contraire une mélodie bien différente, [une] cacophonie du chaos jouée avec des instruments de destruction, a-t-il expliqué. Et en fin de compte, nous nous suicidons par procuration. »

La COP15, qui se tient jusqu’au 19 décembre à Montréal, a pour objectif d’enrayer le déclin catastrophique du vivant. Près de 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine — et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », constate le dernier rapport de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), publié en 2019.

Au cours des deux prochaines semaines, les États devront entre autres s’accorder sur l’objectif de protection de 30 % des terres et des mers d’ici 2030. La question de la création d’un Fonds mondial pour la biodiversité, dont l’objectif est de renforcer les capacités et la coopération des pays développés, sera également au cœur des négociations. Celles-ci s’annoncent ardues : la Chine, qui préside le sommet, est présumée mauvaise négociatrice dans ce type d’évènements, et défend en général des objectifs peu contraignants. Les questions de biodiversité semblent également moins prises au sérieux par les gouvernements que celles relatives au climat. Un seul chef d’État — le Premier ministre canadien — a pour le moment confirmé sa venue à Montréal.

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Auteur: Reporterre