« L’hypothèse démocratique : une histoire basque » : l’ETA contre l’État

Dans son documentaire sorti le 20 avril, Thomas Lacoste recueille des témoignages inédits d’anciens cadre de l’organisation politico-militaire ETA, et revient sur les idéaux de l’indépendantisme basque avec ses acteurs et observateurs.

L’histoire commence à la fin de la guerre civile espagnole et l’arrivée du Franquisme au pouvoir. Par une série de témoignages d’acteurs politiques et d’observateurs, le documentaire retrace l’idée d’une révolution qui sortirait le Pays Basque, d’une oppression « en tant que peuple et en temps que classe », comme le formule une des anciennes militantes de l’ETA face caméra. Du procès de Burgos en 1970 aux tortures, en passant par l’exil, jusqu’au dépôt des armes et à la dissolution de l’organisation, une lutte méconnue pour l’auto-détermination d’un peuple se dévoile, entrecoupée d’images d’archives poignantes. Outre l’ETA, c’est toute la question de la résolution du conflit qui y est abordée, par des membres de la gauche aberztale ou des observateurs internationaux, nord-irlandais ou Sud-Africains.On y (re)-découvre l’horreur que l’État central espagnol a fait subir aux militants, avec ses groupes de GAL (groupe anti-terroristes de libération), pratiquant une guerre sale à base de tortures, d’assassinats, le tout avec l’aval d’un gouvernement pourtant « socialiste ». Mais également la complicité de l’État français, qui malgré le dépôt des armes de l’organisation, perpétue sa répression en continuant d’enfermer des prisonniers politiques basques.On en sortira chamboulé, révolté, mais ému, par la conviction qui transpire face caméra de gens qui auront mis leurs vies en jeu pour des idéaux de luttes de libération de l’État central Espagnol et du capitalisme.

Aujourd’hui le combat continue, y compris côté français. Avec son lot de victoires. Le mouvement basque participe activement aux luttes contre la spéculation immobilière et foncière qui touche le littoral, et de plus en plus en plus l’arrière-pays. Des terres menacées de rachats par des entreprises ou de riches particuliers ont été occupées dans le courant de l’année 2021, notamment par le syndicat agricole basque ELB, affilié à la Confédération Paysanne, et Lurzaindia, un collectif de soutien aux paysans. Après la démonstration de force du 20 novembre 2021, où 8000 personnes ont manifesté à Bayonne sur le mot d’ordre « Vivre et se loger au pays », les rassemblements se poursuivent, comme à Lacarry le 12 mars. Des milliers…

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Auteur: Le Poing