Liberté d'informer : rassemblement de soutien à Ariane Lavrilleux

Depuis plus de deux ans, la journaliste Ariane Lavrilleux est la cible des services de renseignement français, des ministères de la défense, de l’intérieur et de la justice. La voici convoquée vendredi 17 janvier, au tribunal de Paris, pour un interrogatoire mené par une magistrate spécialisée dans la lutte antiterroriste, en vue d’une possible mise en examen pour « appropriation et divulgation d’un secret de la défense nationale ».

Ariane Lavrilleux n’a fait que son travail de journaliste. Avec des collègues du média d’investigation Disclose, elle a contribué à révéler, en novembre 2021, une coopération militaire secrète de la France en Égypte, baptisée « Opération Sirli », qui s’est rendue complice de l’exécution de centaines de civils égyptiens, le tout sur fond de ventes d’armes à la dictature d’Al-Sissi. Ces informations sont évidemment d’intérêt public et ne sauraient être tuées au nom d’un dévoiement du « secret défense ».

Criminalisation du journalisme d’enquête

En septembre 2023, Ariane Lavrilleux avait été interpellée, placée en garde à vue durant 39 heures au siège de la police à Marseille, les données de ses ordinateurs et téléphones aspirées et son domicile perquisitionné par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Depuis l’enquête ouverte en juillet 2022, la journaliste a pu découvrir dans le dossier d’instruction que les moyens de la lutte antiterroriste ont été utilisés pour éplucher ses transactions bancaires et ses déplacements, mais aussi la suivre et géolocaliser son téléphone en temps réel.

Cette criminalisation du journalisme d’enquête n’a qu’un seul objectif : identifier les sources des journalistes, alors même que la protection des sources est définie comme la « pierre angulaire de la liberté de la presse » par la Cour européenne des droits de l’Homme.

Le cadre légal français insuffisamment protecteur…

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Auteur: collectif