Liberté Party

Le 18 et 19 juin dernier, plusieurs centaines de personnes se retrouvaient à Redon pour une free party en hommage à Steve Maia Caniço, tué deux ans auparavant à Nantes par une charge de police lors de la fête de la musique. La fête à peine localisée, le préfet d’Ille-et-Vilaine envoyait immédiatement des centaines de forces de l’ordre pour réprimer celles et ceux qui se retrouvaient pour danser. Un jeune homme a eu la main arrachée par une grenade et les images des membres du GIGN en train de s’acharner pour mettre ne pièces des instruments de musique ont fait le tour du monde. Nous publions aujourd’hui cette tribune, signée par plus de 300 musiciens, qui revient sur la nécessité de soutenir par tous les moyens les free party et les mondes qu’elles portent.

Lors de la free party du 18-19 juin à Redon, un nouveau cap a été franchi dans la répression des fêtes libres. Toutes nos pensées vont aux victimes de cette répression féroce, et particulièrement au jeune homme mutilé à vie. Mais pour saisir la pleine mesure de l’événement, il faut encore rapporter la violence physique qui s’y est déchaînée à son contexte et sa signification. Et ne pas négliger la portée des symboles.

Cette free party était organisée en hommage à Steve Maia Caniço, tué deux ans auparavant par une charge de police lors d’une précédente free party, le 21 juin 2019 à Nantes. C’est précisément cette fête commémorative qui a été choisie pour frapper les corps et les esprits. En ces temps de radicalisation assumée du pouvoir policier, il est permis de supposer que la violence inouïe déployée contre les teufeurs à Redon constitue volontairement, du côté policier, une sorte plus sinistre de commémoration anniversaire des événements de 2019.

Deux jours après la répression sanglante de Redon, le Président offrait à la cour, dans l’enceinte même de l’Élysée, le frisson d’une fête « électro », avec des DJs dedans, pour « célébrer les musiques électroniques ». S’y produisaient deux célébrités sur le retour, décorées le jour même, et quelques autres musiciens plus jeunes mais manifestement tout aussi dépourvus de sens moral et d’amour-propre. La collision de ces deux événements est brutale. Elle rappelle de ces figures marquantes de la démesure du pouvoir, qu’on a déjà vues dans l’histoire porter malheur à ceux qui l’exerçaient. Mais laissons là la techno de palais et revenons à cette autre techno sur laquelle ruissellent, pour l’heure, les haches et les…

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Auteur: lundimatin