L’identité européenne n’est pas un antidote au nationalisme blanc

Les partisans de l’Union européenne la qualifient souvent d’antidote au nationalisme. Pourtant, aujourd’hui, l’Union durcit ses frontières contre le monde extérieur. Ses citoyens étant incapables de modifier son orientation économique de base, l’UE est de plus en plus obsédée par l’identité.

Michael Wilkinson propose dans cet article un compte-rendu du livre de Hans Kundnani : Eurowhiteness: Culture, Empire and Race in the European Project (Hurst Publishers)

« Lorsque l’Allemagne a pris la présidence semestrielle de l'[Union européenne] en 2020, elle a choisi le slogan ‘Rendre l’Europe à nouveau forte ensemble’ », raconte Hans Kundnani dans son nouveau livre, Eurowhiteness. « En adoptant le slogan de l’administration Trump, ”Make America Great Again”, le gouvernement allemand s’imaginait que cela transformerait sa signification en l’opposé puisqu’il s’appliquait désormais à une région plutôt qu’à une nation. 

Les partisans de l’UE se plaisent souvent à affirmer que le bloc continental est un antidote au nationalisme. Mais Kundnani y voit autre chose : un projet qui se transforme en une politique régionale fondée sur une identité civilisationnelle. Ce régionalisme n’est pas entièrement nouveau, car il s’appuie sur les mythes modernes et prémodernes d’une homogénéité culturelle et d’une supériorité raciale de l’Europe. Il marque cependant une rupture avec le projet civique de l’après-guerre – un tournant qui s’est accéléré au cours des deux dernières décennies, en particulier depuis la crise de la zone euro et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

Kundnani qualifie cette nouvelle forme politique inquiétante d’ »Eurowhiteness ». Il affirme que cette euroblanchité est soutenue non seulement par les suspects habituels du populisme de droite, mais aussi par un centre politique qui a coopté leur rhétorique, défendant une « Europe…

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Auteur: redaction