L’impensé énergétique d’Emmanuel Macron

[Le bilan Macron – I] Emmanuel Macron a annoncé début octobre un « grand plan » d’investissement dans différents secteurs, dont celui de l’énergie. Intitulé sobrement France 2030, il entrera en vigueur à partir de 2022. Le premier article proposé par Voix de l’Hexagone pour sa série « Le bilan Macron » revient opportunément sur les choix et orientations du Président de la République en matière d’énergie durant l’ensemble de ce quinquennat presque achevé.

Pour détailler et comprendre ce qui a amené aux choix actuels, il faut remonter à 2014 et à la vente de la branche Alstom Power au géant américain General Electric. À cette époque, Emmanuel Macron n’est encore que ministre de l’Économie de François Hollande mais il laisse déjà son empreinte sur l’énergie. En effet cette vente pour le moins douteuse dans sa réalisation crée une dépendance des Français envers les Américains puisque la fabrication de turbines nucléaires et l’ensemble de la filière se retrouvent sous pavillon étranger. Le nucléaire, qui représente près de 70 % de la production d’électricité, devient alors dépendant du bon vouloir de General Electric. Cette vente signe le début d’une suite de choix politiques clairement discutables tant du point de vue de la souveraineté militaire que de l’économie et de l’écologie.

Grandes ambitions, incohérence permanente

Le quinquennat Macron commence par une surprise de taille : l’arrivée de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique. Les annonces s’enchaînent, l’ancien présentateur du magazine télévisé Ushuaïa court d’interview en interview. Le Premier ministre de l’époque, Édouard Philippe, annonce un plan d’investissement massif dans l’isolation des bâtiments et un objectif clair : 500 000 bâtiments rénovés par an et la mise en place d’une taxe carbone sur les hydrocarbures pour financer la transition écologique. Puis, vite, la réalité revient au galop. Le chiffre de 500 000 bâtiments ne sera jamais atteint puisque l’on ne dépassera jamais les 300 000 annuels. Quant à la taxe carbone qui doit rentrer en vigueur en novembre 2018, elle n’a nullement pour vocation de financer la transition écologique mais seulement de payer les intérêts de la dette… Un objectif révélé dès les « Macronleaks », consultables quelques jours avant l’élection du candidat Macron, et confirmé plus tard par Benjamin Griveaux. Cette taxe sera finalement abandonnée moins de deux mois après la démission…

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Auteur: Guillaume Villers