L'indécence de la pseudo-radicalité

Un article « critique » est sorti sur le site IAATA sur l’expérience des Motivé-e-s et du Tactikollectif et qui charge particulièrement Salah Amokrane. Le titre : « la gentrification des luttes » (???).

Alors on est d’abord tenté de sourire en se disant que c’est un petit coup de gueule, une critique un peu facile d’une expérience d’ampleur qui a eu ses positifs et ses négatifs, expérience d’ailleurs questionnée à biens des endroits par les premiers concernés. Puis, au fil de la lecture, on commence à sentir autre chose, une odeur nauséabonde de diffamation, de lâcheté et de non-respect de nos luttes de quartier. Le travail d’enquête est maigre et semble être fait d’une place bien confortable loin des quartiers.

Cet article d’une soi-disant critique révolutionnaire, expose des personnes comme des ennemis politiques sans les connaître et sans vérifier quoi que ce soit. Dans un moment de racisme et d’islamophobie aussi prégnant, descendre des militants de quartiers qui œuvrent au quotidien, nous paraît mal placé et en décalage avec les réalités du terrain.

Nous militons dans les quartiers toulousains, nous sommes issus de quartiers populaires et de l’immigration pour la plupart, et nous revendiquons l’héritage de ces luttes.
Nos alliances se font sur le terrain, au quotidien. C’est là que nous avons croisé la route des Motivées et du Tactikollectif, parmi d’autres collectifs et associations. Il nous arrive de ne pas être d’accord, d’être critique mais toujours dans le respect de ce que chacun tente de construire.

On s’est donc senti forcé de réagir en quelques points :

  • Les Motivé-e-e-s*, c’est avant tout une expérience collective, un choix qui a été fait par des jeunes de quartier, enfants de l’immigration de ne pas se priver d’espaces d’expression et d’expérimentation politique. Y’a eu des ratés ? Sûrement. Et les premiers concernés en parleront bien volontiers avec des gens de bonne foi qui sont en quête de compréhension et d’amélioration de la situation. Mais ce qui est sûr, c’est que cette aventure inédite a compté dans le paysage politique local et national, elle a permis d’ouvrir des pistes, d’affirmer qu’on peut être partout, et ouvrir la voie à d’autres projets, politiques, culturels, collectifs.
  • Le Tactikollectif est, et reste, une des rares associations qui continue à se démener sur le terrain des quartiers populaires à Toulouse alors qu’elle pourrait et gagnerait certainement (matériellement parlant) à ne rester que dans un certain confort culturel de centre-ville. Bien…

La suite est à lire sur: iaata.info
Auteur: IAATA