L'industrie agroalimentaire n'aime (toujours) pas les journalistes qui font leur travail

Enquêter sur l’industrie agro-alimentaire n’est pas une sinécure : pressions et intimidations entravent le travail journalistique. Basta ! et la journaliste Inès Léraud passeront en procès le 28 janvier 2021 pour s’y être intéressés de trop près. Un récent documentaire de France 5 fait aussi les frais de cette omerta.

Un évènement majeur s’est produit récemment en Bretagne. France 5 a diffusé le film documentaire Bretagne, une terre sacrifiée d’Aude Rouaux et Marie Garreau de Labarre. Le documentaire décrit le coût environnemental, social et sanitaire du développement de l’agro-industrie en Bretagne. Il fait intervenir des témoins de l’intérieur habituellement peu diserts sur le sujet, comme un agriculteur intensif, Christophe Thomas qui déplore avoir reçu à son insu des aliments pour bétail contaminés par des antibiotiques, et ce de la part du plus important groupe agroalimentaire breton, Eureden

Avec ce film, France 5 a réalisé sa meilleure performance annuelle avec plus d’un million de téléspectateurs. Les réactions consécutives à cette diffusion mettent en lumière les moyens financiers et stratégiques que possède le secteur agroalimentaire pour museler les sources (principalement les agriculteurs), les élus et la presse.

Quand l’agro-industrie alimentaire réécrit l’histoire

Le premier groupe agroalimentaire breton, Eureden, n’a demandé aucun droit de réponse à France 5, mais a diffusé auprès de ses agriculteurs, via son titre de presse agricole Paysan breton, une pleine page dénonçant les « fausses informations » que véhiculerait le film. Il parle d’humiliation à l’égard « du travail fait par des milliers d’agriculteurs » alors que le film dénonce au contraire les mesures prises par les dirigeants de l’agro-industrie au détriment des agriculteurs et des salariés agricoles.

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Jusqu’au…

Auteur: Inès Léraud
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