Alors que les salariés de l’audiovisuel public sont mobilisés et en grève, il est essentiel de comprendre que leur combat dépasse largement la simple défense de leurs conditions de travail : c’est l’avenir même d’un service public fondamental, à la croisée de l’information, de la culture, de la création et de la démocratie, qui est en jeu. Depuis des années, le service public audiovisuel en France subit une lente et préoccupante érosion budgétaire. Comparée à ses homologues européens, la France consacre bien moins de ressources à son audiovisuel public.
En centralisant le pouvoir, on concentre également les pressions politiques.
Quand l’Allemagne ou les pays scandinaves investissent massivement pour garantir une information pluraliste, indépendante et de qualité, le ministère de tutelle de l’audiovisuel public – le ministère de la Culture et de la Communication – prend le chemin inverse. Le sous-financement fragilise un écosystème unique, pensé pour offrir à tous les citoyens – où qu’ils vivent – un accès équitable à l’information, à la culture, à la création artistique et au divertissement. Parce que le cahier des charges et des missions de l’audiovisuel public ne se limite pas à la seule mission d’informer.
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Et c’est aussi ce qui fait la singularité de France Télévisions, de Radio France ou encore de l’INA. Des médias engagés en faveur de la transmission des savoirs, de l’éducation, de la culture ou encore de la création artistique – notamment avec le soutien à la fiction radiophonique et cinématographique –, sans oublier la mission de proximité, incarnée par le réseau Ici (ex-France Bleu et France 3). Ce maillage local est…
Auteur: Pierre Jacquemain