L’ingérence étrangère au Canada vous inquiète ? Un registre des « agents ennemis » n’est pas la solution

Le gouvernement fédéral consulte actuellement les Canadiens sur la création d’un registre visant la transparence en matière d’influence étrangère. Par ce registre, qui pourrait être instauré bientôt, on demanderait à chaque citoyen de déclarer ses relations avec des « mandants étrangers », une catégorie qui comprend les gouvernements étrangers, les entreprises, les organisations, les groupes et les individus.

La pression politique est de plus en plus forte sur le gouvernement pour qu’il agisse rapidement. Le chef de l’opposition fédérale, Pierre Poilievre, exige des libéraux qu’ils fixent une date pour la création du registre. Certains groupes de pression réclament qu’il entre en vigueur avant les prochaines élections fédérales, pendant que les médias publient des titres inquiétants sur la Chine.

Les Canadiens ont raison de redouter l’ingérence étrangère dans notre démocratie. Néanmoins, compte tenu de notre histoire, nous devrions nous méfier des politiques qui affecteront non pas les gouvernements étrangers avec lesquels nous sommes en conflit, mais plutôt les droits civils de personnes vivant au Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau a admis que le Canada avait « connu dans son histoire des expériences difficiles » et a parlé de l’internement de Canadiens d’origine japonaise et italienne pour justifier une certaine prudence.

Néanmoins, des informations diffusées par le ministère de la Sécurité publique laissent croire que si un registre est créé, les Canadiens qui défendent des points de vue jugés favorables à des intérêts étrangers pourraient se voir infliger une amende ou une peine d’emprisonnement, même dans les cas où ils n’auraient reçu aucun paiement ou avantage pour avoir exprimé ces points de vue. Les personnes accusées d’avoir l’intention d’exprimer de telles opinions…

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Auteur: Jordan Stanger-Ross, Professor, History and Director, Past Wrongs, Future Choices, University of Victoria