Les problèmes sociaux sont de plus en plus complexes, que l’on pense à la pauvreté, à la crise du logement, à celle des opiacés, à la violence domestique ou à l’échelle planétaire, à l’urgence climatique.
Pour les résoudre, il est nécessaire d’avoir recours à des solutions plus radicales dont l’implantation, la conception et la réalisation peuvent s’échelonner sur de très longues périodes.
Depuis quelques années, l’innovation sociale s’impose comme solution à ces problèmes sociétaux complexes et aux grands défis humanitaires, de même que comme moteur du développement social, notamment sur le terrain. Ses approches sont de plus en plus utilisées, par exemple, par les organisations sans but lucratif qui sont souvent au front pour tenter de pallier, atténuer ou éliminer ces problèmes.
Professeure de philosophie à l’Université McMaster, je dirige The/La Collaborative, un réseau pan-canadien intersectoriel dont la mission est de créer de nouveaux modèles pour mobiliser les talents et les connaissances qui proviennent de la recherche en sciences humaines, tout spécialement pour stimuler l’innovation. Ma collègue Marie-Claude Lagacé est professeure associée en innovation sociale et publique à l’UQAM.
Trois conceptions de l’innovation
Au Canada, on retrouve généralement trois grandes conceptions de l’innovation sociale. Leurs pratiques et approches ne sont pas exclusives et peuvent se chevaucher.
Tout d’abord, plusieurs pratiques en innovation sociale s’ancrent dans l’étude des systèmes et de leur complexité. Elles ont pour théorie sous-jacente que, pour résoudre les problèmes récalcitrants (wicked problems), il faut modifier les institutions, les relations sociales et les structures de pouvoir.
La deuxième conception s’articule autour de l’entrepreneuriat social, un modèle d’affaires axé sur le retour « social » sur l’investissement. Une entreprise sociale opère…
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Auteur: Sandra Lapointe, Professor of Philosophy, Director of The/La Collaborative, McMaster University