L’inquiétant panorama des médias au Brésil (3/3) : alternatives et résistances

Lors du mandat de Lula, puis celui de Dilma Rousseff, des chantiers de réforme avaient été envisagés pour tenter de démocratiser le secteur médiatique brésilien et améliorer la programmation culturelle. Pouvez-vous détailler ces tentatives de réforme, dont les enjeux peuvent être colossaux dans ce « pays-continent », et préciser ce qui explique selon vous, que ces réflexions n’aient pas abouti, pour ne pas dire qu’elles ont été totalement abandonnées ?

Les gouvernements du Parti des Travailleurs (PT) sous les présidences de Lula et Dilma Rousseff ont mené d’importantes réformes économiques et sociales au Brésil ; ils ont tenté, dans ce cadre, de faire évoluer les politiques de communication et de réformer le secteur médiatique brésilien, mais sans vrai résultat. Comme le rappelle Maria Eduarda da Mota Rocha dans une interview pour la revue Eptic en 2018, un élément important de contextualisation est que le PT est un parti politique proche des classes moyennes, une majorité de ses cadres étant recrutés dans ces catégories (universitaires, issus des mouvements sociaux etc.), et une petite partie étant recrutée parmi les classes populaires. Malgré cette prédominance des classes moyennes, le PT n’a jamais incarné une option pour les secteurs conservateurs et oligarchiques, qui sont pour la plupart au pouvoir aujourd’hui.

La réforme des moyens de communication annoncée par Lula aurait pu représenter une vraie menace pour ces secteurs. Mais de fait, les grands monopoles médiatiques n’ont jamais été réellement attaqués par le PT. Pourtant, dès l’année 2002 lors de la campagne électorale, celui qui n’était alors encore que le candidat Luiz Inácio Lula da Silva avait introduit dans son programme un…

Auteur : Mélanie Toulhoat, Nils Solari
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