L'interminable agonie de la commission des sondages

Avec leur autorisation (nous les en remercions), nous reproduisons ci-dessous un article de l’Observatoire des sondages publié le 28 mars (Acrimed).

Si la campagne électorale officielle débute ce lundi 28 mars, « tout le monde » a pu remarquer qu’elle a réellement débuté au bas mot il y a des mois, du moins dans la presse. Sauf volte-face peu probable de dernière minute, on peut néanmoins dès à présent tirer facilement un bilan, diagnostic serait plus juste, de l’activité de l’une des institutions gardiennes de la sincérité des scrutins électoraux : la commission des sondages.

Les sondeurs ont redouté l’immixtion dans leurs affaires de la commission avant même sa naissance. Leur crainte a été brève et après 45 ans d’existence l’ensemble de la profession est de fait ravi de sa présence. Une satisfaction qui sans être suspecte par définition laisse songeur. On la comprend aisément. Alors que l’emprise des sondages sur la vie politique, et en particulier la vie électorale, est devenue au fil du temps un phénomène majeur, exceptions faites de quelques communiqués et douces remontrances, pas la moindre condamnation prononcée, pour ne rien dire de ses initiatives en matière judiciaire. Pas même dans l’affaire des sondages de l’Elysée, un comble et une clémence singulière pour une institution composée surtout de hauts magistrats.

Un bilan qui n’a rien à voir, bien sûr, avec la supposée qualité des produits sondagiers dont se gargarisent les professionnels dès qu’ils sont critiqués. A-t-on déjà entendu un marchand, de tapis ou d’autre chose, « vanter » les défauts de ses articles ? Si les « enquêtes » des sondeurs ne représentent comme ils l’assurent qu’une partie négligeable de leur activités, elles demeurent capitales pour leur notoriété. Les leçons de l’universitaire A. Dézé publiées récemment confirment si nécessaire que les qualités et intérêts revendiqués ne sont qu’impostures. Les doutes et critiques déjà anciens sur leur représentativité ont été en outre renforcés par l’enquête de L. Bronner sur les panels de sondés.

Un bilan qui a beaucoup plus à voir avec le mode d’action et le fonctionnement de la commission, si l’on peut qualifier ainsi ce mélange d’indolence, de connivence voire de compromission. Et avec la sociologie d’une majorité de ses membres issus de la haute fonction publique, dont les carences en matière scientifique ne sont rapportées que très ponctuellement par la presse. La veille et a fortiori le…

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Auteur: Observatoire des sondages Acrimed