Le 10 août dernier, un bâtiment des garde-côtes italiens (Guardia Costiera) était en train de recueillir des migrants naufragés en mer, au large de la Sicile, quand il a dû faire demi-tour. À son bord, un lieutenant des gardes-côtes venait de se suicider pendant l’opération. Le bâtiment militaire a alors regagné sa base, laissant l’Ocean Viking, le navire de sauvetage affrété par l’ONG française SOS Méditerranée, procéder au sauvetage, sous autorisation italienne. En 48 heures, une quinzaine d’embarcations ont été secourues, l’Ocean Viking embarquant 623 personnes à son bord.
Le travail de sauvetage en mer est « difficile et stressant. Il affecte quotidiennement les équipages des unités navales engagées dans les opérations de sauvetage des migrants en provenance des côtes du nord de l’Afrique », témoigne Luca Marco Comellini, secrétaire général du Sindacato dei Militari, un syndicat des forces armées transalpines, et lui-même ancien militaire. C’était le second suicide en deux mois d’un garde-côte italien, après celui d’un militaire sur l’île de Lampedusa en juin. Les garde-côtes avaient auparavant été mis en cause pour ne pas avoir secouru assez rapidement une embarcation en détresse, le naufrage se soldant par 94 morts.
Une fois secouru, le navire en détresse est tagué par Sos Méditerranée pour signaler son sauvetage et son moteur est même parfois saboté !
©Guy Pichard
L’ensemble des acteurs qui interviennent sur les « zones de recherche et de secours » (SAR) en mer subissent une énorme pression. Militaires, policiers, pêcheurs, secouristes ou bénévoles d’ONG sont en première ligne de la tragédie qui s’y joue. Des milliers de migrants y disparaissent chaque année, dans l’ultime étape censée les amener en Europe. Au large des côtes libyennes, tunisiennes et italiennes, la Méditerranée est devenue la route migratoire la plus dangereuse au monde.
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Auteur: Guy Pichard