L'obésité, une maladie environnementale non reconnue de plus en plus répandue

C’est une maladie chronique, parfois mortelle, qui touche une partie grandissante de la population : l’obésité. Elle tuerait chaque année en France 180 000 personnes, plus encore que le cancer, d’après la Ligue contre l’obésité. Elle affecte 8,5 millions de personnes, soit 17 % de la population française, révèlent les chiffres inédits publiés ce mercredi 30 juin par l’association. 30 % des Français sont également en surpoids. Ainsi, en 2020, près de la moitié de la population française (47,3 % exactement) était en situation de surpoids ou d’obésité, indiquent les derniers résultats de l’enquête de référence sur le sujet, baptisée Obépi.

Depuis les premiers chiffres, qui datent de 1997, la prévalence de l’obésité a ainsi doublé. Elle était à l’époque de « seulement » 8,5 % de la population française adulte. La proportion de personnes touchées augmente avec l’âge (9,2 % des 18-24 ans sont touchés, contre 19,2 % des 65 ans et plus), mais c’est chez les plus jeunes qu’elle progresse le plus vite : sur la période, elle a plus que quadruplé chez les 18-24 ans (2,1 % en 1997, 9,2 % en 2020).

Source : étude Obépi 2020

Les chiffres de l’obésité infantile sont également publiés pour la première fois. Et ils sont étonnants voire inquiétants : 18 % des enfants de 2 à 7 ans et 6 % de ceux de 8 à 17 ans seraient en situation d’obésité. Mais l’association reste prudente, soulignant que les outils utilisés sont potentiellement mal adaptés aux plus jeunes.

Enfin, l’étude souligne le poids de l’origine sociale, quel que soit l’âge. Chez les adultes, l’obésité est deux fois plus élevée chez les employés et ouvriers que chez les cadres (18 % contre 9,9 %). Du côté des 8-17 ans, on observe que les trois quarts des enfants en surpoids ou situation d’obésité sont « issus de catégories populaires et inactives (chômeurs, femmes/hommes au foyer) », indique l’étude.

La sédentarité et la malbouffe n’expliquent pas tout

Les causes ? Celles classiquement évoquées sont la sédentarité — on passe de plus en plus de temps devant nos écrans —, et la malbouffe — on mange davantage, plus gras et plus sucré. De nombreux gènes ont également été identifiés par les scientifiques, confirmant que tout le monde n’a pas le même risque de se retrouver en situation d’obésité. Il y a des prédispositions.

Mais cela ne suffit plus à expliquer l’ampleur de cette pandémie qui, bien avant le Covid, s’est elle aussi propagée…

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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre