L'obsolescence des smartphones et la collecte massive de données mettent en péril l'avenir du numérique

Pour sauver la planète, suffit-il de se retenir d’envoyer « un mail un peu rigolo à nos amis avec une pièce jointe », comme le suggérait la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, au micro de BFM avant l’été ? Envoyer des photos par messageries aux amis, comme lire cet article depuis un ordinateur, une tablette ou un téléphone ne changera en fait pas grand-chose.

L’impact du numérique sur notre environnement est certes considérable, mais ne se trouve pas toujours là où on le pense. Mieux vaut par exemple faire plus attention à la durée de vie de ses appareils électroniques qu’à la taille de l’image en pièce jointe d’un message. Les petites phrases culpabilisantes gouvernementales en la matière ne servent souvent qu’à masquer l’absence de politique de long terme sur le sujet. Et le défi est énorme.

Autant de CO2 que 12 millions de voitures

Le numérique représente en France 10 % de la consommation d’électricité et 2,5 % de son empreinte carbone, selon une étude de l’Ademe et de l’Arcep de 2020. Pour donner un ordre d’idée, l’étude montre que les impacts sur le changement climatique du numérique sont « légèrement supérieurs au secteur des déchets en France » et émettent autant de CO2 que 12 millions de voitures qui rouleraient, chacune, 12 000 km par an.

Mais le numérique n’est pas un monolithe. GreenIT.fr, association pour la réduction de l’empreinte écologique du numérique, définit le secteur comme « tous les appareils électroniques qui manipulent des données binaires », base des logiciels informatiques. Calculer son impact écologique n’est pas chose aisée.

« D’ici trente ans, on ne pourra plus fabriquer de numérique. Au-delà des impacts écologiques, cela devrait déjà nous faire peur car nous en sommes tous dépendants. »

Si d’un côté le passage au numérique permet d’éviter des pollutions – moins de papier imprimé c’est davantage d’arbres préservés par exemple –, de l’autre, il en génère de nouvelles. Pour étudier l’empreinte du numérique, attention à « ne pas passer à côté de transferts de pollution », prévient ainsi Pénélope Guy, responsable du développement numérique chez l’entreprise de conseil APL data center. L’augmentation de la consommation d’électricité liée à la massification des smartphones ou des box, la pollution minière et industrielle générée par la fabrication de nos appareils ou les émissions de CO2 du transport de ces derniers pèsent lourdement. C’est…

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Auteur: Emma Bougerol