L'obsolescence du vivant sur terre

« L’ultime finalité du capitalisme, c’est de faire de chaque pan de la nature et de tous les êtres vivants des variables d’ajustement incluses dans son économie politique, quitte à mettre en cause la vie sur Terre jusqu’à la dernière seconde. »
Jean-Marc Royer

Certes, le 26 avril 1986 Tchernobyl a été le plus grave « accident nucléaire » survenu à ce jour. Mais tous ces désastres qui restent à la Une des médias durant quelques semaines font oublier que les seules explosions nucléaires atmosphériques (500 sur un total de 2400, les autres explosions étant souterraines ou sous-marines), équivalent au bas mot à 22 000 bombes d’Hiroshima. 22 000 nuages, poussés par les jet-streams, auront fait le tour de la terre, dont certains plusieurs fois, avec leur long cortège de radionucléides. Il s’agit là d’un évènement historique à taille planétaire qui demande que l’on s’y arrête pour en prendre vraiment la mesure.

1 – Si la recherche historique concernant les débuts du nucléaire s’est révélée à plusieurs titres fondamentale, c’est qu’à travers l’étude de ce phénomène, il est apparu qu’il a constitué une rupture majeure dans l’histoire de la Terre et du vivant sur Terre en tant que crime contre l’humanité tout à fait spécifique, doublé d’un écocide, ce qui est encore largement méconnu, minoré ou carrément dénié. Mais soutenir cette proposition suppose bien entendu de l’étayer de manière solide et d’en dégager cette singularité historique primordiale. Cela suppose aussi d’en examiner les suites planétaires autant que ses prémisses éventuelles, ce qui revient à tenter d’en identifier des causalités plausibles. Enfin, il s’est avéré indispensable d’en mettre en lumière les conséquences anthropologiques, philosophiques, théoriques et politiques comme autant d’enjeux qui caractérisent notre époque et permettent de nous y orienter.

2 – En droit, ce qui qualifie un crime contre l’Humanité a évidemment évolué entre sa création en 1945 et l’instauration de la cour pénale internationale en 2002. Pour le dire sommairement, il est identifié comme tel lorsqu’un meurtre de masse, une extermination ou d’autres actes inhumains causant intentionnellement des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des personnes sont commis dans le cadre d’une attaque délibérément systématique visant une population civile.

Or, l’étude détaillée des débuts du nucléaire documente les trois points suivants :

i° Les…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin