Locataires et précaires, grands oubliés de la rénovation

Cet article est le troisième de notre enquête en quatre volets consacrée à la rénovation énergétique. Le premier volet : « Rénovation énergétique : une décennie de perdue » ; le deuxième : « Rénover n’est pas jouer : parcours croisé de rénovateurs énergétiques ».


Les problèmes de précarité énergétique comme ceux d’Aline — que nous évoquions précédemment — sont loin d’être isolées. À Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), c’est bien « tout le quartier de la Maladrerie qui est mal conçu », explique Yoann Pinaud, de l’Alliance citoyenne d’Aubervilliers, qui travaille depuis plusieurs mois sur les graves problèmes qui touchent trente logements de l’allée Nicolas-de-Staël, tous classés G. Ce sont ces logements (F et G) qu’on appelle couramment des « passoires énergétiques », avec des caractéristiques similaires : isolation insuffisante, humidité et moisissures, factures démesurées et problèmes de santé. « On a interpellé les élus pour demander d’une part des travaux d’urgence, d’autre part une aide financière pour l’hiver », raconte Yoan Pinaud. Même la ministre est venue à leur rencontre le 8 octobre. Le 22, ils étaient de nouveau mobilisés pour l’assemblée générale de l’OPH, pour annoncer symboliquement qu’ils « débutaient par eux-mêmes les travaux de rénovation thermique », devis en main. Une manière de signifier l’urgence pour « accélérer au maximum le calendrier ». En face, Karine Franclet, maire UDI de la ville et présidente de l’OPH, ne s’engage à rien de plus que la réhabilitation complète déjà dans les cartons, pour laquelle des financements de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) n’ont toujours pas été débloqués.

 3,4 millions de passoires, thermiques

Ils sont nombreux, ces occupants d’habitats indignes, vétustes et précaires. L’hiver dernier, 14 % des ménages du pays disaient avoir souffert…

Auteur: Grégoire Souchay (Reporterre) Reporterre
La suite est à lire sur: reporterre.net