Dans un entretien aux Échos (11 avril), le ministre délégué au Logement, Guillaume Kasbarian, annonce la « fin du logement social à vie ». Il veut, dans une loi qui sera présentée mi-mai, favoriser la sortie du parc social des locataires « dont la situation a largement changé depuis qu’ils se sont vu attribuer leur logement » et qui ont « largement dépassé les plafonds de revenus ». Selon lui, 8 % seraient dans ce cas, soit 400 000 des 5,2 millions de foyers détenteurs d’un logement social. Où iront-ils ?
Dans nombre de régions, l’offre locative s’est raréfiée, et l’accès à la propriété considérablement renchéri. En voulant faire ainsi de la place au 1,8 million de demandeurs d’un logement social, le ministre cherche à faire oublier la responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’effondrement de la production de ce type de logements, faute de financement public à la hauteur.
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On s’étonne surtout que le ministre veuille introduire dans la loi des garde-fous… qui existent déjà. Les revenus et la situation familiale des locataires HLM sont contrôlés chaque année par une enquête « ressources » obligatoire. La loi Molle (2009) et la loi Élan (2018) ont fortement durci les conditions de maintien en HLM. 83 450 ménages dépassant les plafonds paient un supplément de loyer de solidarité. Durcir ces conditions pour expulser des classes moyennes du logement social n’aboutira qu’à ghettoïser ce dernier. Un résultat en contradiction avec les objectifs proclamés de mixité sociale.
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Auteur: Politis