Loi Climat : le gouvernement décidé à enterrer ses promesses de finance verte

24 mars 2021

Loi Climat : le gouvernement décidé à enterrer ses promesses de finance verte

Bruno Le Maire, mené par le bout du nez par les acteurs financiers

« La finance sera verte ou ne sera pas ». On ne compte plus le nombre de fois où le Ministre de l’Économie et des Finances a scandé cette phrase devant les acteurs financiers réunis à l’occasion d’un énième rendez-vous sur la finance climat, One Planet Summit ou Climate Finance Day. Mais si Bruno Le Maire a bien identifié la cause du problème – l’addiction des banques, des investisseurs et des assureurs aux industries polluantes –, il s’est avéré incapable d’y répondre. 

Il a multiplié les appels à la bonne volonté des établissements de la Place financière de Paris : après leur avoir demandé en 2018 de se doter d’une stratégie de sortie du charbon 1, il a fin octobre dernier fait de même pour les secteurs des pétrole et gaz non-conventionnels 2. Mais le résultat des courses est dramatiquement insuffisant. Même sur l’infréquentable secteur charbon, les autorités de régulation financière font état de niveaux d’ambitions et d’efforts consentis encore variables d’un acteur financier à l’autre 3. En d’autres termes : deux ans plus tard, les banques, les investisseurs et les assureurs français n’ont toujours pas répondu de manière tout à fait satisfaisante à la demande du ministre.

Ce premier test n’augure rien de bon face à l’urgence d’endiguer les soutiens financiers à l’ensemble des énergies fossiles. Pour cause, les grandes banques françaises ont même presque doublé leurs financements aux énergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris, totalisant $295 milliards en quatre ans. La Place financière de Paris s’est ainsi hissée au rang de premier banquier européen des énergies fossiles en 2020. Bruno Le Maire peut continuer de crier dans le désert, les acteurs financiers restent à ce jour déterminés à polluer.

La finance, grande oubliée d’un projet de loi au rabais

Alors que la loi Climat et Résilience est la dernière occasion pour le gouvernement d’enfin siffler la fin de la récré pour les acteurs financiers et de concrétiser ses ambitions affichées depuis le début du quinquennat sur la finance verte, cet enjeu est totalement absent du projet de loi. Malgré son objectif explicite d’« aligner les investissements financiers avec la stratégie nationale bas carbone » 4, aucune mesure ne figure au texte pour limiter l’impact…

La suite est à lire sur: www.amisdelaterre.org
Auteur: Lorette Philippot