Loi Climat : un immense « gâchis », selon les ONG

Du « gâchis », une « grande déception », une « occasion manquée » et même du « climatocynisme ». Lors d’une conférence de presse organisée lundi 3 mai, les représentants des ONG environnementales ont eu des mots très durs pour qualifier la loi Climat. Ils estiment que le texte, qui doit être voté le 4 mai à l’Assemblée nationale, n’est absolument pas à la hauteur des objectifs climatiques de la France, et s’éloigne des recommandations de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). « On a assisté à un grand manque de considération de la part du gouvernement pour le travail des 150 citoyens », explique Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat. Selon une enquête de Reporterre, seules 15 propositions ont été retranscrites sur les 149 proposées.

Sur la question des transports, qui représentent près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France, les ONG regrettent le manque d’ambition, notamment dans le secteur de l’aviation. La CCC avait en effet proposé d’interdire les lignes aériennes qui pouvaient être remplacées par un trajet en train de moins de quatre heures. Le projet de loi a réduit cette proposition aux trajets de moins de deux heures trente, sauf en cas de correspondance. En définitive, très peu de lignes sont concernées.

« Le gouvernement a manqué l’occasion de rebattre les cartes »

La Convention avait également proposé d’interdire en 2025 la vente des véhicules neufs les plus polluants. Une mesure renvoyée à 2030, sans qu’aucun engagement ne soit pris sur son application. « Cette loi aurait dû servir à préparer l’appareil productif de demain ainsi que les grandes mutations professionnelles. Elle aurait pu donner un cap clair aux acteurs économiques au lieu de dire que tout est de la faute de la transition écologique. Le gouvernement a manqué l’occasion de rebattre les cartes », dit Amandine Lebreton, directrice plaidoyer et prospective à la Fondation pour la nature et l’Homme.

La situation n’est pas meilleure pour le secteur du bâtiment, qui représente 23 % de nos émissions de gaz à effet de serre. « Techniquement, ce serait pourtant le secteur le plus facile à décarboner, car on a les solutions techniques. Cela permettrait de créer 100 000 emplois et d’économiser 2 milliards d’euros sur la facture énergétique annuelle des ménages », assure Jean-Baptiste Lebrun, directeur du Réseau pour la transition énergétique (Cler). Or, là encore, la loi Climat manque cruellement d’ambition et ne…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre