Loi de programmation de la recherche : une loi de précarisation

Nous reproduisons ici dans son intégralité une note des économistes atterrés rédigée par Hugo Harari-Kermadec, Nicolas Pinsard, Raphaël Porcherot et Emma Tyrou et publiée le 20 septembre 2020.

Le projet de « loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur » (LPR) – initialement loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) – est examiné à partir du lundi 21 septembre 2020 par l’Assemblée nationale. Ce changement de nom, demandé par le Conseil d’État, s’explique par le fait que ce projet de loi vise à transformer les conditions de travail et l’organisation des personnel·les de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Ce projet de loi, que la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation affirme être « construit au plus près des préoccupations de la communauté », est pourtant très largement contesté par la communauté universitaire. En effet, l’augmentation du budget promise est largement surestimée et ne correspond pas dans son ensemble à des financements pérennes. Ce projet repose sur une approche très inégalitaire et « darwinienne » qui va engendrer une précarisation des chercheur·ses et enseignant·es-chercheur·ses, et en particulier des femmes. Il pose enfin de très sérieuses questions éthiques.

Une augmentation de budget en trompe-l’œil

Le gouvernement annonce un effort sans précédent, de 25 milliards d’euros, en faveur de la recherche. Il faut relativiser ce chiffre sur deux points : d’une part l’horizon temporel sur lequel porte ces 25 milliards (10 ans), et d’autre part la dynamique des dépenses d’enseignement supérieur et de recherche, avant cet « effort exceptionnel ».

La hausse de 25…

Auteur : hkhugo
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