Loi de sécurité globale, article 24 : la République éborgnée

Combien de fois les aura-t-on entendus ? Combien de fois les entendrons-nous encore ? Ce bruit court du tonfa qui claque sèchement sur un crâne ou sur une épaule. Celui, sourd et étourdissant, des grenades à plots qui explosent dans les jambes, parfois près du visage. Le ploc discret comme un claquement de langue des grenades lacrymogènes qui s’ouvrent dans les airs, celui, tétanisant, du tir de LBD. Et ces mots, ces paroles, ces cris, parfois ahuris de colère, qui s’échappent sous les casques des uniformes bleus et répondent aux harangues de la foule, au beau milieu des gaz, des cannettes et des cailloux qui fendent l’air.

Coup de tonfa à la tête – Montpellier-2019.

Combien de fois les verra-t-on encore ? Nul doute que toutes celles et ceux qui se rendront, au péril de leur intégrité physique, sur les lieux de manifestations contestataires, auront encore et toujours cette “opportunité”, tant le gouvernement actuel aura tout fait pour renforcer l’approche frontale et violente du maintien de l’ordre. Mais avec la proposition de loi pour la sécurité globale, en passage ce jour à l’Assemblée nationale, et dont l’un des articles vise à interdire la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police », il n’est pas à douter que les preuves des violences policières vont avoir de plus en plus de mal à se frayer un chemin dans l’espace public.

Lire notre enquête : La Nation Flic, le gouvernement est déchaîné

La loi de 1881 sur la liberté de la presse est modifiée : “Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre…

Auteur: La Mule
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