Loi Duplomb : comment le gouvernement éteint les voix paysannes

À huis clos et sans débat. C’est ainsi que le sort de la « loi Duplomb », ce lundi 30 juin, va être scellé. Après le vote d’une une motion de rejet à l’Assemblée nationale, cette proposition de loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » se retrouve coincée dans une commission mixte paritaire (CMP) composée de quatorze parlementaires (sept députés et sept sénateurs). Mais de quels agriculteurs parle-t-elle réellement ?

« Cette loi tourne le dos à l’écologie, donc elle laisse les agriculteurs bio de côté, elle fragilise les paysans les plus vertueux, et attaque les sols agricoles car elle va affaiblir des protections environnementales sur les zones humides, l’usage des pesticides… », énumère Astrid Bouchedor, chargée de plaidoyer à l’association Terre de liens, qui travaille depuis 20 ans à racheter des terres agricoles pour faciliter l’installation de nouveaux paysans et paysannes.


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Censée répondre aux colères du monde agricoles après les semaines de manifestations, cette loi se concentre, en réalité, sur l’affaiblissement des normes environnementales en proposant la réintroduction des néonicotinoïdes – ces insecticides fatals pour les abeilles, la remise en cause de l’indépendance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), ou encore la facilitation pour la construction de fermes-usines et de mégabassines.

Cette séquence politique et médiatique a mis en lumière les liens entre les politiques et les lobbies de l’agriculture productiviste et chimique.

Le poids de la FNSEA

« L’article 3 sur le relèvement des seuils des…

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Auteur: Vanina Delmas