En pleine crise de confiance entre citoyens, agriculteurs et institutions, l’examen de la loi Duplomb à l’Assemblée nationale a marqué un tournant troublant. Ce texte, censé apporter des réponses aux difficultés du monde agricole, illustre au contraire une dérive politique et écologique préoccupante. Derrière les intentions affichées, la réalité est tout autre : la réintroduction de substances toxiques, une manœuvre parlementaire inédite pour étouffer le débat, et des choix dictés par les intérêts de l’agrobusiness plutôt que par l’intérêt général.
Une manœuvre parlementaire inquiétante
Ce qui aurait dû être un débat de fond sur l’avenir de notre modèle agricole a été évité par une pirouette inédite : la majorité présidentielle a présenté une motion de rejet… contre son propre texte. Une manière cynique d’empêcher tout échange contradictoire à l’Assemblée nationale, en évitant d’exposer les failles d’un projet largement décrié. Le camp macroniste, loin d’assumer le contenu de cette loi controversée, a choisi d’en bloquer la discussion, révélant ainsi un profond malaise démocratique.
La réhabilitation des néonicotinoïdes : un danger connu
Au cœur des critiques, la réintroduction de certains néonicotinoïdes, ces insecticides de synthèse longtemps utilisés dans les cultures industrielles avant d’être interdits en raison de leur nocivité. De nombreuses études scientifiques ont documenté leur impact dévastateur sur les pollinisateurs, la biodiversité, mais aussi sur la santé humaine. En réautorisant leur usage sous certaines conditions, la loi Duplomb renoue avec des pratiques que la science et le bon sens avaient contribué à écarter. C’est un retour en arrière que peu auraient osé prédire.
Une loi rédigée sous influence
Nombreux sont ceux qui dénoncent l’influence directe de la FNSEA, le principal syndicat agricole, dans la rédaction du texte. Selon…
Auteur: Yves GUÉCHI