Mardi 27 mai au soir, la loi « Fin de vie » a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale française.
Cette loi, bien qu’issue d’un long combat de personnes concernées et parfois de leurs familles, démontre une fois de plus que les politiques français traitent ces sujets soit à la légère, soit de manière naïve (des esprits moqueurs diraient même : les deux à la fois).
Nous regrettons que les nombreuses remarques et inquiétudes soulevées par les groupes antivalidistes n’aient pas été entendues.
Le débat s’est principalement déroulé entre personnes valides, avec le sentimentalisme et le paternalisme qu’on leur connaît dès qu’il s’agit de s’intéresser aux personnes handicapées.
Nous nous alarmons qu’une loi aussi perfectible puisse être appliquée dans un contexte de fascisation pour une « mort digne ».
Rappel des faits :
Dans l’esprit, cette loi permet aux personnes gravement malades et en fin de vie d’accéder à l’euthanasie.
Dans les faits, les antivalidistes — notamment le Front de gauche antivalidiste — ont montré que les critères permettant l’accès à cette euthanasie sont très larges et concernent une grande partie des personnes atteintes d’Affection longue durée (ALD)(1).
D’aucuns pourraient penser qu’il s’agit d’une avancée. Cependant, comme pour toute décision importante, il faut que le choix soit libre et éclairé.
Or, comment qualifier de « libre et éclairé » un choix effectué dans une société aussi validiste que la société française ?
Comment ce choix pourrait-il être éclairé lorsque l’accès à l’éducation pour les personnes handicapées est un véritable parcours du combattant (manque de formation des enseignant·es, manque d’aides humaines) ?
Lorsqu’il devient de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous médical (6 mois d’attente pour un·e rhumatologue ou un·e médecin en rééducation fonctionnelle) ?
Lorsque le…
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