Le projet de loi sur l’asile et l’immigration qui sera discuté à partir d’aujourd’hui au sein d’une commission mixte paritaire offre une vision étriquée de notre société, repliée sur elle-même, pétrifiée par la peur de l’Autre, et prompt à le transformer en bouc émissaire des maux multiples qui la frappent.
D’une telle approche ne peuvent émerger que des mesures visant à limiter l’accueil ou à accroître les possibilités de réprimer, enfermer et expulser. C’est bien dans cet esprit que le débat politique a été orienté depuis plusieurs mois, uniquement guidé par de savants calculs électoralistes et flattant les peurs, attisant les amalgames.
À Marseille, le pape François a évoqué cette vision soutenue par ce qu’il a appelé des « passions tristes », sentiments qui peuvent rendre malade notre société européenne et la rendre indifférente à l’Autre.
Ce sentiment général de tristesse alimente un «cœur plat, froid, installé dans la vie tranquille, qui se blinde dans l’indifférence et devient imperméable, qui s’endurcit, insensible à toute chose et à tout le monde, même au tragique rejet de la vie humaine qui est aujourd’hui refusée à nombre de personnes qui émigrent», a-t-il ainsi affirmé.
Contrer l’indifférence
Ce constat ne doit pas mener à la fermeture de nos esprits, ni à ce que le pape a appelé le « fanatisme de l’indifférence ». Car il s’agit bien de cela. Particulièrement depuis 2015, les drames sur les routes migratoires s’enchaînent, avec leurs lots de cadavres, de disparus, de mauvais traitements, et parfois de tortures, infligées volontairement à nos frontières. Les réactions politiques, répressives à l’égard des personnes exilées, dissuasives vis-à-vis de celles et ceux qui prônent la solidarité et la fraternité, entretiennent – lorsqu’elles ne nourrissent pas – les conditions pour que cette tragédie humaine ne s’arrête pas,…
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Auteur: Collectif