L'oiseau, le milliardaire et le précipice.

Republication (avec Bonus Tracks à la fin) pour archivage personnel de l’article paru le 2 mai 2022 sur AOC après embargo de 3 mois. Cet article (sans les Bonus Tracks) a donné lieu a rémunération de son auteur (moi). Depuis sa parution il y a 3 mois, l’affaire est toujours en cours, Elon Musk a voulu renoncer à l’achat et dénoncer l’accord au motif que Twitter ne lui aurait pas donné le bon chiffre d’utilisateurs actifs et aurait minoré le nombre de « bots », le board de Twitter a tenté de lui forcer la main et c’est désormais … un procès qui se tiendra entre le 17 et le 21 Octobre et qui devrait être riche d’enseignements sur la place de marché des vanités numériques 🙂 Bonne lecture.

 

Twitter vaut-il vraiment 44 milliards de dollars ? Personne n’en sait rien. Mais pour quelques éléments de contexte et d’histoire il faut se souvenir, c’était la préhistoire, que Google fit l’acquisition de Youtube pour 1,65 milliards de dollars en 2005. En 2021 et pour 20 milliards Microsoft rachetait la société « Nuance« , spécialisée dans l’intelligence artificielle conversationnelle. En 2016, Microsoft encore, sortait 26 milliards de dollars pour racheter LinkedIn. En 2014 Facebook rachetait WhatsApp pour 22 milliards de dollars, la moitié de la somme qu’investit aujourd’hui Musk pour acquérir Twitter. Et en 2012 le même Facebook rachetait Instagram pour 1 milliard de dollars. La société en vaut aujourd’hui 100 fois plus. Toutes les sociétés cibles de ces acquisitions ont une histoire. Et les plus grosses offres ne font pas toujours les meilleures histoires. 

Pourquoi Twitter ? Au regard des entreprises que dirige Musk aujourd’hui, pourquoi acquérir Twitter qui est aussi loin du secteur de l’aérospatial (SpaceX), que de celui des télécommunications (Starlink), des travaux publics (Boring Compagny construit des tunnels pour résoudre le problème des embouteillages urbains), de l’automobile (Tesla) ou des interfaces neuronales (Neuralink) ? Formulons quelques hypothèses.

Peut-être parce que Twitter est la meilleure agence de relations publiques (RP) de la planète et qu’aucun grand patron ne renoncerait à la possibilité de s’en attacher l’exclusivité des services. Peut-être parce que dans le grand concours de mâles toxiques dominants du secteur de la « tech », il était insupportable pour Musk que Zuckerberg possède Facebook (et WhatsApp et Instagram), que Bezos possède le Washington Post et que lui ne possède qu’un parc de voitures et de fusées. Peut-être que celui qui disposait de 80 millions de followers…

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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid