La Croix: L’olivier tient une place centrale dans la culture méditerranéenne. Pourquoi ?
Francesco Serafini : L’olivier est une plante « magique » par la versatilité de ses bienfaits pour l’homme comme pour l’environnement. Il se trouve au cœur de la culture méditerranéenne, notamment par l’alimentation, mais aussi de son économie, de son histoire et même des trois grandes religions de la région. Ce n’est pas par hasard que les livres sacrés des chrétiens, juifs et musulmans mentionnent tous l’olivier comme un arbre symbolique !
Aujourd’hui, dans le contexte du dérèglement climatique, l’olivier revêt aussi une nouvelle importance dans la préservation des écosystèmes : sa présence ralentit, voire inverse la désertification et l’érosion des sols dans des climats arides, où il est souvent le seul arbre à pouvoir pousser. Cela permet aussi le maintien des populations en milieu rural. Enfin, les oliveraies constituent des puits de carbone considérables, c’est-à-dire qu’ils retirent de l’air du COpour le stocker dans leur bois, comme le font les forêts.
Le mode de production a-t-il un effet sur la captation du CO ?
F. S. : Les types de production se distinguent surtout par leur densité : moins de 200 arbres par hectare pour la culture traditionnelle contre 400 en intensif, voire 2 000 en super-intensif. La durée de vie moyenne d’une oliveraie super-intensive est de quinze à vingt ans, après quoi l’olivier devient trop grand pour être géré pour ce mode de production : il est alors arraché et remplacé. Des études réalisées en Espagne ont montré que les oliveraies traditionnelles sont celles qui optimisent la captation de CO par rapport aux cultures intensives.
Tout dépend ensuite des pratiques. C’est encore la coutume de brûler les tailles issues de l’élagage des oliviers – un véritable non-sens, puisque tout le carbone accumulé dans l’arbre est alors relâché dans…
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Auteur: Propos recueillis par Morgane Anneix