L’orientation scolaire envahit nos lycées et augmente les inégalités

Eric est enseignant et il a voulu nous alerter sur la façon dont les dernières réformes du lycée avaient considérablement renforcé la pression pesant sur les élèves, mettant au centre de leur parcours scolaire la notion d’orientation. Dans cet article, il décrit une situation inquiétante et ultra inégalitaire. Pour témoigner de vos craintes, de vos luttes et de vos espoirs, répondre à un article ou un témoignage, vous pouvez nous écrire à [email protected].


Mercredi 12 avril, 16 heures. Dans une salle de classe, des élèves, ayant regardé leur téléphone portable en douce, s’exclament “j’ai mon bac !”, ou au contraire expriment leur colère ou leur déception. N’importe quelle personne née avant 2005 ne comprend normalement pas grand chose à cette scène : pourquoi des élèves de terminale ont leurs résultats de bac en plein cours ? Et pourquoi mi-avril ? Que font les élèves après ? Beaucoup de questions, dont les réponses ne sont pas très claires, mais qui s’articulent autour d’une notion centrale : l’orientation.

“Dès quinze ans, on nous demande de savoir ce qu’on veut faire plus tard.”

Cette remarque, je l’ai entendue des centaines de fois, dans mon entourage, mais aussi, dans le cadre de mon métier de prof, dans la bouche de mes élèves. Cette phrase est loin de n’être qu’une plainte innocente. Elle révèle en réalité un malaise par rapport à une réalité construite depuis des décennies : l’orientation, outil essentiel du capitalisme moderne, qui grignote petit à petit l’éducation de nos enfants.

Depuis la dernière réforme Blanquer (2021), l’orientation occupe une place renforcée à l’école. En troisième, l’élève doit choisir entre le lycée général ou le lycée professionnel. En seconde, s’il/elle va au lycée général, il/elle doit choisir entre la filière générale et la filière technologique. En première, il/elle doit choisir les deux matières de…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag