Louis Guilloux, La maison du peuple. Pour une guerre des importances et des héritages

Ce texte peut être lu comme la poursuite d’un précédent publié dans lundimatin durant l’été 2019 et s’installant dans la perspective d’une guerre des héritages. Le premier entendait rendre visible une expropriation et un geste de reprise en actes par des Gilets Jaunes. Celui-ci peut se comprendre comme l’actualisation d’un autre geste nécessaire, l’installation des héritages dans des espaces de conflictualité – internes comme externes – où il serait question de défection et de soustraction à un gouvernement, d’égalité des intelligences et de politique des corps, d’échelles d’affrontement.

1. « Quand j’ai commencé à écrire La Maison du peuple – j’avais vingt-deux ans –, c’était un acte politique et c’était une nécessité de poser qui j’étais, d’où je venais, et quels étaient les miens. Pour qu’il n’y ait pas de malentendu : et il n’en a pas eu depuis. » Acte politique qui, dans un même geste celui de l’écriture, vient poser une subjectivité, composer un assemblage d’hommes et de femmes singuliers sous la domination d’un même ennemi, penser une fracture entre un nous et un eux, et affirmer un tenir position c’est-à-dire la revendication d’une appartenance à l’un des camps en présence.

1.1. C’est de Louis Guilloux (1899-1980) dont il s’agit – découvert d’abord à travers sa maison et son bureau de Saint-Brieuc par la coïncidence des rencontres – et de son premier roman publié en 1927. Un écrivain qui tient position et qui, revenant sur la question en juin 1978, fait de la « condition prolétarienne » une ligne qui court dans tous ses livres et les relie, condition définie par l’expulsion ou l’impossibilité d’un monde commun, soit un rapport social et un geste, la production d’un écart ou d’un en-dehors, l’assignation à sa place et une conflictualité. « Va-t’en, tu n’es pas des nôtres voilà ce que les bourgeois nous disent…

Auteur: lundimatin
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