Le samedi 7
mars 2020, lors de l’acte 69 des Gilets jaunes à Lyon, il est 14h15 lorsque
Lucas [Le prénom a été modifié, NDLR], un jeune homme tout juste âgé de 16 ans, s’effondre rue Victor Hugo. Il
a été touché par un tir de LBD en plein visage.
Lucas sera rapidement
pris en charge par les streets medics mais les secours tardent à arriver. Ils
sont pourtant présents mais les forces de l’ordre ne leur permettent pas de
franchir le dispositif policier. En état de choc et le visage ensanglanté,
Lucas doit alors se frayer un chemin parmi les manifestants pour se rendre
jusqu’à eux.
Transporté
aux urgences, le constat tombe : Lucas souffre d’une fracture
pluri-fragmentaire de la mâchoire qui nécessitera une opération. « Pour moi un
tir dans la mâchoire c’est pas rien, c’est je te casse la bouche et tu te tais
», témoigne le jeune homme. « C’est juste un môme de 16 ans qui a envie
d’exercer sa citoyenneté pour de vrai (…) Un gamin qui n’y croit pas trop quand
on lui parle de démocratie et de peuple souverain (…) », s’indigne également la
mère de Lucas dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Interrogé par
les secours sur l’origine de la blessure de Lucas, les forces de l’ordre
nieront avoir eu recours au LBD. Pourtant, le Comité contre les violences policières
dénombra ce jour-là pas moins de 26 blessés avec 17 impacts de LBD, dont 4
visant la tête ou la gorge, soit « un impact toutes les 14 minutes ».