Marco Álvarez et Michael Löwy proposent dans cet article un retour sur la figure et la trajectoire de Luis Vitale. Intellectuel original et prolifique, auteur notamment d’un livre proposant une lecture marxiste de l’histoire du Chili, il fut aussi toute sa vie un militant révolutionnaire de l’émancipation, cherchant les voies d’un renouveau du marxisme hors des sentiers du dogmatisme et du sectarisme.
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« Je continue croire qu’il ne s’agit pas de créer une nouvelle théorie mais d’intégrer au matérialisme historique – sans les amalgamer – les apports du féminisme, de l’environnementalisme subversif, des peuples originaires (autrefois appelés indigènes), des habitants des quartiers populaires (type favela), de la jeunesse, du troisième âge, des nouvelles couches paysannes (travailleurs saisonniers) et des Chrétiens pour la Libération. Ne penses-tu pas que nous avons le défi de « refonder » ou de réélaborer la théorie du changement social révolutionnaire, en complétant la théorie fondée dans la seconde moitié du 19e siècle ?
Lettre de Luis Vitale à Michael Löwy, 20 août 1994.
Cinquante ans après le coup d’État au Chili, nous voulons nous souvenir d’un marxiste révolutionnaire qui a survécu aux politiques d’extermination de la dictature militaire chilienne et qui a passé plus d’un an dans une douzaine de centres de torture.
Il s’agit de Luis Vitale Cometa (1927-2010), décédé à quelques jours de son 83e anniversaire, et qui a consacré plus des deux tiers de sa vie au militantisme politique au sein de la gauche révolutionnaire et au développement de la pensée transformatrice. Injustement, la trajectoire politique et la production intellectuelle de ce marxiste oublié, participant des luttes populaires de la seconde moitié du siècle dernier en Amérique latine, n’ont pas reçu la reconnaissance qu’elles méritent, malgré ses contributions notables dans le domaine de…
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Auteur: redaction