L'Ukraine et ses déserteurs. Partie II : Guerre et révolution ?

Avant même qu’elle ne soit engagée au combat, la toute nouvelle 155e brigade mécanisée de l’armée ukrainienne, aussi appelée brigade Anne de Kiev, dénombre plus de 1 700 déserteurs sur un effectif de 4 500 soldats ; la moitié de ces hommes avaient été formés en France où une cinquantaine d’entre eux s’étaient déjà volatilisés. À l’heure où nous écrivons ces lignes, cette affaire fait la une des médias, révélant au grand jour la crise que connaît cette armée.

NOUVELLE LOI SUR LA MOBILISATION

« Il pensait à sa mère inquiète
Aux moissons qui ne seront pas faites
Aux coquelicots, aux trèfles et aux fourmis »

Gilles Servat, 1974.

Les volontaires ukrainiens se font plus rares, les internationaux davantage et le recours aux mercenaires est fort coûteux. Au fil de l’année 2023, l’idée d’une modification des règles de la conscription se fait jour entraînant de vifs débats aussi bien au sein la Rada que de l’armée. Le cuisant échec de l’offensive estivale ukrainienne remue encore le couteau dans la plaie et, à l’automne, l’état-major exige rien moins que la mobilisation de 500 000 hommes supplémentaires… un projet qui est loin de satisfaire une opinion publique dont le moral est déjà bien bas. Ce n’est que le 11 avril 2024, après des mois de joutes parlementaires, qu’est adoptée, par 283 des 450 députés, une série de réformes qui entrent en vigueur le mois suivant.

En premier lieu, le système de contrôle et de répression de la population masculine est accentué. En ce domaine les idées fusent chez les parlementaires, mais l’Ukraine doit quelque peu respecter sa constitution et les traités internationaux afin de préserver son vernis démocratique ; si les sanctions à l’égard des réfractaires et déserteurs sont alourdies, ceux-ci ne verrons par exemple pas leur compte bancaire gelé.
La mesure la plus attendue par l’administration militaire est la mise en place une…

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Auteur: IAATA