Lula-Bolsonaro : une élection capitale pour l'avenir de l'Amazonie

La déforestation de l’Amazonie est l’un des enjeux du scrutin présidentiel du dimanche 2 octobre. La courbe de la déforestation amazonienne parle d’elle-même. Car si le début du mandat de Luiz Inácio Lula da Silva est marqué par un pic de déforestation, c’est ensuite une baisse continue des surfaces déboisées qui caractérise sa présidence. Entre 2004 à 2012, la déforestation diminue de 80 %, les deux mandats du président Lula s’étalant de janvier 2003 à janvier 2011. Par contraste, le premier mandat de Jair Bolsonaro est marqué par une envolée de la déforestation avec, entre 2017 et 2021, une hausse de presque 50 % des surfaces déboisées.

Un suivi au jour le jour

Ces données annuelles sont produites par l’Institut national de recherches spatiales du Brésil (INPE) qui, à partir d’images satellites, suit la déforestation dans les neuf États du pays couverts par la forêt amazonienne (toutes les données de l’INPE sont disponibles en ligne). Un organisme clé dans la réduction de la déforestation. « Le succès de la lutte contre la déforestation en Amazonie après 2004 repose sur une politique de suivis, de contrôles et de sanctions mise en place par le gouvernement de Lula », explique Plinio Sist, directeur de l’unité forêts et sociétés au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

L’INPE propose un suivi au jour le jour de la forêt, afin d’identifier en temps réel les zones où un déboisement est suspecté. Une réactivité qui permet d’envoyer sur place des agents du service de surveillance de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), pour constater les infractions et verbaliser les contrevenants à la loi. Avec des amendes pouvant aller jusqu’à la confiscation de la propriété. « Ce dispositif efficace fait du Brésil un modèle de la lutte contre la déforestation pour les pays tropicaux », souligne Plinio Sist.


Déforestation liée à l’exploitation minière au niveau du rio Madeira, en août 2020. Flickr/CC BY-NC-SA 2.0/Bruno Kelly/Amazônia Real

Si, à partir de 2012, la déforestation se stabilise, c’est notamment que le gouvernement n’a pas su adapter sa politique à la réalité des petits agriculteurs, nous explique Plinio Sist : « Beaucoup de grands propriétaires, qui avaient le plus à perdre, ont su s’adapter aux nouvelles exigences d’application des lois. Mais, pour les petits agriculteurs, brûler la forêt reste la…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Magali Reinert Reporterre