Jaune, rose pâle, rouge. Les façades des rez-de-chaussée du quartier Sainte-Marthe, à Paris, font le bonheur des badauds qui découvrent ces rues étroites entre Belleville et l’hôpital Saint-Louis.
Quelques restaurants, et beaucoup d’artisans, peintres, sculpteurs, ou photographes s’y sont installés. Dans le plan local d’urbanisme du quartier, ces ruelles sont classées dans la catégorie de « protection du commerce et protection particulière de l’artisanat ». Derrière le calme apparent, une vaste opération immobilière ébranle cet îlot depuis la fin 2019.
Le quartier Sainte-Marthe a été construit au 19e siècle pour loger les ouvriers des chantiers haussmanniens qui restructuraient alors la capitale, ouvrant de larges avenues dans les faubourgs populaires. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux lots du quartier sont rachetés par une famille, les Boucherot, sous le nom de Société immobilière de Normandie (la SIN).
Durant la seconde moitié du 20e siècle, cette société loue ses propriété à des prix tout à fait abordables. De nombreux artistes et artisans investissent alors les lieux. Mais sans entretien régulier, les immeubles se retrouvent peu à peu en très mauvais état, et les locataires se font de plus en plus pauvres. « L’enquête sociale a montré la prédominance d’une population très modeste, dont le taux de rotation est très élevé », note l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) en 2003. Plusieurs des bâtiments menaçant de s’effondrer, la ville de Paris et l’État se chargent de réhabiliter le quartier au début des années 2000. Trois opérations d’amélioration de l’habitat sont mises en place, près de 20 millions d’euros sont investis. « Cette opération doit privilégier systématiquement le maintien dans le logement des ménages en place après travaux », souligne alors la convention de l’agence publique en charge du projet.
20 millions d’euros d’investissement public pour réhabiliter le quartier
Le 15 rue Jean et Marie Moinon, avant la réhabilitation en 2008.
Capture d’écran Google Street View
Le 15 rue Jean et Marie Moinon, après la réhabilitation en 2020.
Capture d’écran Google Street View
« Ça a été un succès, les objectifs ont été atteints », affirme aujourd’hui Alexandra Cordebard, la maire (PS) du 10e arrondissement. L’insalubrité a été résorbée, de nouveaux logements sociaux ont vu le jour et le quartier reste populaire et mixte socialement….
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Auteur: Pierre Jequier-Zalc