L’Utopia 003 s’éteint, mais l’utopie demeure à jamais

C’est la fin d’une époque, le début d’une nouvelle ère. Le vieux bâtiment des archives, situé rue Proudhon dans le quartier des Beaux-Arts à Montpellier, et squatté depuis plus de quatre ans sous le poétique nom d’Utopia 003, vit ses dernières heures d’anarchiste zélé avant d’être restitué à la mairie qui va en faire une école. Bientôt de petites têtes multicolores s’ébattront (de nouveau) dans les couloirs et l’immense jardin qui entoure l’immeuble aujourd’hui vétuste, un avenir qui s’inscrit par l’enfance, dans le passé de ce lieu où il a, toutes ces années, été question de rêve et d’utopie : celle d’une liberté d’agir sans entraves pour l’entraide, la solidarité, la force commune, face aux carences sociales d’un État inégalitaire, brutal, démissionnaire. Quoiqu’il en coûte.

 

 

Des centaines de personnes sont passées par ce bât’, devenu au fil des années un véritable centre social, parfois même culturel, où un collectif de bénévoles sur-motivés s’est chargé des considérables efforts nécessaires à la fois à la rénovation et à la tenue des lieux, à l’accueil et à l’accompagnement de familles entières et de personnes isolées jetées à la rue par la misère, migrant·es, sans domiciles fixes, grand·es brûlé·es de l’existence, exclu·es de toutes conditions… À travers des conflits comme de nombreuses coopérations, c’est aussi une page de l’histoire des cercles autonomes et anar’ de Montpellier qui se tourne aujourd’hui.

 

 

Il n’est pas là question de revenir sur l’avenir du collectif qui en a été le moteur, à la fois exténué et soulagé, après toutes ces années, d’avoir pu éviter une expulsion sèche et violente des dizaines d’occupant·es de ce lieu, parmi lesquelles se comptaient de nombreux enfants, et initié une prise de conscience salutaire, chez des autorités complètement dépassées par la situation sociale chaotique à Montpellier. Il n’est pas là question non plus de désamorcer les critiques parfois très violentes qui n’ont pas manqué de se produire à cet égard, sur ce que d’aucuns voient comme une “collaboration avec l’ennemi” : l’avenir laissera juges celleux qui s’en sentent concerné·es, sur la réquisition de nouveaux bâtiments par le collectif Luttopia, en accord avec la mairie et les services de l’État.

Toujours est-il que les risques et les engagements qui ont été pris et qui ont poussé ce dernier à ouvrir les yeux, auront semble-t-il des retombées concrètes pour…

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Auteur: La Mule