La civilisation industrielle, ses médias et les dominants accaparent tout, même l’imaginaire, nous enchaînant à leurs dystopies techno-totalitaires.
Alors lâchons les brides de l’imaginaire utopique pour penser, et agir, hors du cadre.
Conquête spatiale, ville intelligente : « L’imaginaire a été récupéré par les dominants » – Face aux désastres du capitalisme et au fantasmes technophiles des dominants, la spécialiste de la science-fiction Alice Carabédian, autrice d’« Utopie radicale », nous enjoint à « chercher l’excentricité dans nos imaginaires ».
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En face, notre imaginaire, lui, est en berne. Le « there is no alternative » de Margaret Thatcher nous a contaminés et colonisés. L’utopie est rejetée du côté de l’illusion ou du danger. Je pense au contraire qu’il est urgent de la réhabiliter, de lui redonner sa force subversive pour ouvrir les possibles et dessiner d’autres chemins. L’utopie est une arme révolutionnaire. C’est un moyen d’imaginer de nouvelles sociétés, des espaces temps qui sont des refuges — non pas des refuges clos sur eux-mêmes mais des refuges appelés à devenir monde. Pour que les choses impossibles, improbables, surtout les meilleures, adviennent, il faut se risquer à les imaginer.
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De manière, peut-être, un peu trop timide. Dans notre imaginaire politique, on parle beaucoup d’« utopie réelle », d’« utopie concrète », d’« utopie réaliste ». Comme si on essayait toujours de la ramener au réel, comme si on voulait prouver qu’elle était viable. Alors, on fait des programmes et des plans où on invite à créer de nouveaux récits et des futurs désirables, mais ce sont des invocations assez consensuelles et assez pauvres. C’est comme si à l’heure de la « start-up nation », on voulait faire de l’utopie une innovation ou un truc d’ingénieur. On ne s’autorise plus à penser grand, à penser loin, de manière excentrique et…
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