Les paysages ne sont pas immuables, ils peuvent changer très vite et pas toujours pour le mieux. Les habitant.es de la région de la montagne de Lure (Haute Provence) en ont fait l’amer expérience.
Dans un décors tout droit sorti des romans de Giono, la forêt s’accroche aux collines et entoure les villages. Des bords des prés jusqu’aux sommets, on la croirait éternelle. Pourtant les vielles photos nous montrent qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Au XIXème siècle, la forêt était une des principales ressources de la région. Pour la vie domestique, l’industrie, la construction ou comme combustible, elle fut soumise à un rythme d’exploitation intense. Surpaturées et régulièrement rasées, les forêts s’étaient faites toutes petites, laissant les sols des collines se dessécher sous les chaleurs d’été, et s’éroder sous des pluies d’orages.
Les habitant.es de l’époque apprirent à leurs dépends que les ressources naturelles ne doivent pas être surexploitées. La région se vida de ses occupant.es, les chênes pubescent germèrent sur les vielles terrasses, les souches centenaires, bien qu’épuisées par des siècles de coupes rases, se développèrent dans les anciennes forêts. Par endroit, on planta des pins et des cèdres, réserves de bois pour les décennies à venir. Lentement mais sûrement, et bien que toujours exploitée par les locaux, la forêt reprit ses droits, recouvrit les flancs de la montagne de Lure, et recommença son long travail de protection des sols, de purification de l’air et de régulation du climat.
Hélas, l’humain n’apprend pas toujours de ses erreurs, et aujourd’hui c’est une autre menace qui vient inquiéter les forêts de la région.
Le coin est en effet devenu la cible privilégiée de forestiers d’un nouveau genre : des installateurs de centrales photovoltaïques. Ici les terres sont bien ensoleillées et peu chères. Les communes ne sont pas riches ; proposez leur un…
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