Lutte contre l'évasion fiscale : un rapport de la Commission des finances

1/ Définir clairement les termes

Le rapport revient sur les principaux termes qui qualifient l’évitement de l’impôt en opérant une distinction entre ce qui relève de l’optimisation fiscale et de la fraude fiscale, et en précisant les notions plus difficiles à cerner que sont l’optimisation fiscale agressive et l’évasion fiscale notamment. Cette dernière se situe en effet aux confins de l’optimisation agressive poussée et de la fraude fiscale. Elle révèle cependant bien souvent des situations d’abus de droit (des montages dont le but principal, voire exclusif, est d’échapper à l’impôt), qui relèvent en réalité de la fraude fiscale.

La rapporteure plaide pour une définition harmonisée afin d’en finir avec les différentes interprétations. Une préconisation de bon sens, car ces termes sont trop souvent galvaudés par les défenseurs de l’évitement de l’impôt, qui prétendent souvent à tort que celui-ci est justifié et essentiellement légal et qui minimisent la réalité de la fraude fiscale. La rapporteure spéciale propose une définition large de l’évasion fiscale comme «  tout comportement d’un individu ou d’une personne morale dont l’objectif est d’échapper à l’impôt   », ce qui couvre l’optimisation fiscale agressive et la fraude fiscale. Une approche qui rejoint celle d’Attac et des organisations engagées dans la lutte contre ce fléau.

2/ Quel chiffrage ?

Le rapport revient également sur l’enjeu du chiffrage, très sensible et qui a défrayé la chronique depuis de longues années. L’Observatoire de la justice fiscale y a consacré un article le 30 octobre 2022. Sans revenir sur les diverses estimations en présence ni sur les polémiques qu’elles ont déclenchées, la rapporteure présente les deux grandes méthodes d’estimation de la fraude : l’approche descendante, qui se fonde sur l’exploitation de données macroéconomiques et l’approche ascendante, qui se fonde sur l’exploitation des résultats du contrôle fiscal.

Cette dernière est soumise à deux biais. Le biais de sélection majore l’estimation de la fraude si l’extrapolation ne se fonde que sur les dossiers sélectionnés pour un contrôle fiscal puisque cette sélection (la programmation du contrôle fiscal), s’opère sur la détection d’anomalies. Par conséquent, elle laisse de côté si l’on ose dire les dossiers des contribuables et des entreprises qui respectent le droit fiscal. Mais il existe également un autre biais, le biais de détection, trop souvent minoré dans…

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Auteur: Attac France, Observatoire de la justice fiscale