Lutter contre le paludisme et la toxoplasmose grâce à un médicament anti-cancer

Le paludisme, aussi appelé malaria, est une maladie causée par le protozoaire parasite Plasmodium falciparum, transmis par les moustiques. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’en 2020, 241 millions de personnes ont contracté la maladie, qui a causé 627 000 décès sur la planète. 94 % de ces infections et 96 % de ces décès sont survenus en Afrique sub-saharienne. Autre statistique tragique : toutes les cinq minutes, un enfant de moins de 5 ans meurt de la malaria.

À mesure que le changement climatique progresse, les aires de répartition des moustiques vecteurs du paludisme s’étendent, ce qui accroît le nombre de personnes vivant sous la menace de la maladie. Pour limiter le problème, l’OMS recommande de recourir au contrôle des populations de vecteurs, afin de réduire le nombre de moustiques, et donc de diminuer la probabilité de piqûre. L’institution conseille également le recours à la chimioprévention (ou chimioprophylaxie), qui consiste à administrer préventivement des traitements antipaludéens pour empêcher, en l’absence de vaccins, la survenue de la maladie.

Le parasite Toxoplasma gondii, un proche cousin de Plasmodium, infecte quant à lui 2 milliards de personnes dans le monde. Il est responsable de la toxoplasmose, une maladie d’origine alimentaire qui menace surtout les nouveau-nés et les personnes immunodéprimées, autrement dit les individus dont le système immunitaire fonctionne mal, comme les malades du sida ou les patients suivant un traitement anticancéreux. Diverses études suggèrent également que les toxoplasmes peuvent avoir des effets de long terme sur le comportement et la personnalité des êtres humains, de par leur capacité à se nicher dans le cerveau. Ces parasites pourraient notamment jouer un rôle dans la schizophrénie et les troubles bipolaires.

Malgré les inlassables efforts des scientifiques pour éradiquer ces deux maladies parasitaires, les médicaments disponibles à l’heure actuelle sont sous-optimaux, et il existe peu d’alternatives, pour ne pas dire aucune… Nos travaux récents laissent toutefois entrevoir un nouvel espoir.

Effets indésirables

Les traitements anti-toxoplasmose actuels ont souvent des effets secondaires graves, tels qu’une toxicité hépatique ou une atteinte de la moelle osseuse (laquelle participe à la production des cellules sanguines), ce qui accroît le risque pour la santé des personnes immunodéprimées. En outre, aucun médicament n’est capable de tuer les toxoplasmes une fois qu’ils ont établi une infection chronique dans les muscles et dans le cerveau.

Le coût de ces traitements, lorsqu’ils existent, constitue un autre problème. L’un d’entre eux, le Daraprim, a notamment fait les gros titres des journaux en 2015, après que Turing Pharmaceuticals a fait passer son tarif par comprimé de 13,50 dollars à 750 aux États-Unis, menaçant d’empêcher les patients vulnérables…

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Auteur: Mohamed-Ali Hakimi, Research director in parasitology, Inserm