Luttes locales, sabotages… Le mouvement climat toujours vaillant

Face à la destruction du monde, elles et ils se remontent les manches. Où en est le mouvement pour la justice climatique ? Reporterre a posé la question à une quinzaine d’activistes qui y sont engagés. Dans une enquête en deux volets, nous revenons sur quatre ans d’une lutte intense et évoquons leur stratégie pour qu’une société juste et écolo advienne.


Après une année marquée par l’élection présidentielle et l’omniprésence médiatique de l’extrême droite, la guerre en Ukraine et une crise énergétique galopante, le mouvement climat compte revenir en force. Par quels moyens ? Pour le savoir, Reporterre s’est entretenu avec quinze personnalités qui le composent. Voici leur stratégie pour lutter contre la destruction du monde :

1- Renforcer les luttes locales

Des nouveaux entrepôts Amazon, des fermes usines, des autoroutes, des extensions d’aéroports, des mégabassines… Héritières du combat contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les luttes locales contre des projets imposés se sont multipliées ces dernières années. En atteste la carte des luttes de Reporterre, qui ne cesse de se garnir depuis sa création en 2019, pour atteindre maintenant 531 projets contestés.

Souvent initiées par des riverains, elles attirent de nombreux militants entrés dans le mouvement climat en 2018. Pourquoi ? « Comparé à la lutte globale contre le changement climatique, qui peut paraître parfois trop grande et décourageante, arriver à empêcher la construction d’une route ou d’un aéroport est très motivant, dit Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace. Il a un effet “retour sur investissement” immédiat, la sensation d’avoir une prise face à un système dévastateur. »

À partir de mars 2021, une constellation de personnes en lutte pour un monde habitable et désirable, réunies derrière l’étiquette des Soulèvements de la terre, a préparé un programme d’actions contre « le ravage climaticide » et pour s’attaquer simultanément à tous ces projets. Pour Léna Lazare, membre de Youth For Climate et des Soulèvements de la terre, ces terrains de bataille « ancrés » sont « un horizon important pour le mouvement climat » : « Ils permettent d’attaquer nos ennemis à des endroits où il y a plus de brèches, de tisser une culture de la résistance entre les habitants d’un territoire et de bâtir des projets d’autonomie politique. »

Depuis quelque temps, épaulées par des organisations comme Les Amis de la Terre, ces luttes se relient et tendent…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre