Lycées pros : dans l’ombre de la ministre, l’Élysée

Son bureau se situe au 110 rue de Grenelle, mais certains disent que ce n’est pas au ministère de l’Éducation nationale qu’elle passe ses journées. Selon ces mêmes sources, qui préfèrent rester anonymes, c’est plutôt au ministère du Travail que Carole Grandjean est la plus aperçue. Une manière de revenir, non sans une pointe de cynisme, sur le « choc symbolique » ressenti par de nombreux acteurs du lycée professionnel lorsqu’ils découvrent, le 4 juillet 2022, que leur ministre devra rendre des comptes au ministre du Travail, du Plein-Emploi et de l’Insertion, en plus de celui de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Une page vieille de cent ans se ferme et, avec elle, tout un combat syndical pour maintenir cet enseignement dans l’instruction publique, sans trop le faire déborder dans l’entreprise.

« On l’a très mal vécu, confirme Catherine Prinz, de la CGT Éduc’action. C’était pour nous un véritable bond en arrière. » Et pourtant, les organisations syndicales sont sommées d’aller de l’avant. Sous l’ère Macron, dans la filière pro, les réformes s’enchaînent. Après la grande transformation imposée par Jean-Michel Blanquer en 2019, il faut déjà réfléchir à une autre promesse de « révolution » trois ans plus tard. « Sans qu’on ait pris le temps de dresser un bilan sérieux de la réforme précédente », glisse un inspecteur. Dès l’été de son arrivée, Carole Grandjean lance une série de consultations et de groupes de travail. L’objectif : préparer le nouveau chapitre de la voie professionnelle. Dont le titre pourrait être celui-ci : mettre la jeunesse au travail selon Macron.

Les mots préférés du patronat

Dans cette perspective, tous les moyens sont bons pour rapprocher les entreprises des lycées professionnels. Quitte à les rendre centrales. Le privé, Carole Grandjean le connaît bien. Avant d’arriver…

La suite est à lire sur: www.politis.fr
Auteur: Hugo Boursier