17 avril, Lyon. Ce soir-là, une joie et une colère éclatent : prendre la rue ensemble. Un récit aussi déflagre : celui de la réconciliation, du « faire société », tous ensemble, tous ensemble, ouais. Le peuple ne défile pas sagement, il n’est plus responsable. Le pouvoir n’a que faire des mains tendues, même pour un bras de fer. Plutôt, il crache dedans. Depuis le 49.3, de sauvage en sauvage, s’est éteinte cette croyance en la démocratie revivifiée : no Berger, no Nupes, no référendum. Bullshit. Concert de casseroles, chenilles, gazage, fanfare, belles flambées, tags, « RIP le R.I.P », artifices, voyage en bourgeoisie, et « Macron pendaison ». Si cette nuit-là marquait une apogée, Lyon vibrait déjà depuis plusieurs semaines. Ç’aurait dû être une alerte : la ville de la bourgeoisie satisfaite d’elle-même, où l’on porte la doudoune sous son costard, comme pour se donner de la carrure, l’un des berceaux de la Macronie ; la ville où il ne se passe rien avait déjà commencé à s’ébranler : il va être dur de nous arrêter.
Folklore ?
Et pourtant. Pourtant il faut oser se souvenir : 19 janvier, 31 janvier, 7 février, 11 février, 16 février. Des rendez-vous en salle d’attente. Attendre que se termine la « stratégie Berger » , celle d’une mobilisation calme, lourde. Dans ces manifs massives mais soporifiques, il fallait chercher pour trouver le signe qu’une détermination était en train de se forger. Pour cela, beaucoup, et nous en fûmes, regardèrent vers le Cortège de Tête – invention du mouvement social de 2016, pérennisée depuis : il était bien mal en point. Ni un point de repère pour voir au-delà de la réforme, ni un indicateur de la détermination du mouvement, ni un espace pour l’aiguiser, ou alors à reconstruire. Il fut soumis à la critique : depuis le cortège syndical concernant son caractère parasite – ce point fut débattu avec quelques baffes ;…
La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: dev